“Le voyage de Chihiro” est une métaphore et une allégorie sur l'avidité humaine qui la conduit à sa perte. Celle-ci concerne aussi bien la nourriture, l'amour que le pouvoir...
Voyons voir...
Une famille qui déménage. Sur le chemin, le père aperçoit un tunnel. Malgré les réserves de sa fille Chihiro, il décide, par curiosité de l'emprunter. Celui-ci débouche sur une vaste campagne dominée par un vieux parc à thème abandonné. La mère de Chihiro tombe sous le charme. Le père découvre une baraque offrant des plats plus appétissants les uns que les autres. Il invite sa femme et sa fille à partager un repas pantagruelique....
Chihiro refuse et, sous ses yeux effarés, ses parents se transforment en cochons gros et gras.....
La nuit tombe et la magie commence, le vieux parc à thème se révèle être un établissement de bains, dirigé par une sorcière à la main de fer. Chihiro ne retrouvra ses parents qu'à une seule condition; travailler du matin au soir et du soir au matin!. Une succession de personnages lui tiennent compagnie; un fantôme porteur de masque/ monstre avide et dévorant, un bébé énorme et joufflu, un guide, la soeur jumelle de la sorcière....
Parallélement à la métaphore de l'avidité présente, de façon récurrente, dans le film, j'ajouterai une notion de transgression. Ce qui m'a frappé, dès le début, c'est la réserve, la prudence de Chihiro face à un environnement qu'elle ne connaît pas. A l'inverse, ses parents se précipent sans réflexion aucune, vers ce qui les fascine ou les émerveille comme les jeunes enfants. De même, Chihiro, porte la responsabilité de sauver et de réparer la bêtise commise par ses parents. Par son travail et les épreuves traversées, elle acquiert une maturité d'adulte. Les rôles parents/enfants sont donc inversés.
Tonja
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1 commentaire:
Sur l'inversion du rapport enfant-parent qu'observe Tonja dans "Le voyage de Chihiro".
C'est le cas dans ce film et dans bien d'autres films et de contes. En littérature, dans la fiction donc. Mais quelquefois dans la vie. Où l'enfant prend en charge son parent.
Par exemple dans "Le roi des Aulnes". Dans le livre de Tournier comme dans le film de Volker Schloendorf. C'est l'enfant qui conduit à la fin le père devenu aveugle, juché sur ses épaules.
Et peut-être c'est déjà ça d'ailleurs dans "Le tambour" film du même réalisateur.
Tout comme dans "Pinocchio" dans la version film de Commencini, où le personnage de marionnette devenue vrai enfant, prend en charge son créateur de père, qui se conforte dans la baleine à l'abri du besoin, et le pousse hors de ce ventre maternel régressif, afin qu'avec lui, il découvre le vaste monde.
Il y a donc comme un devenir orphelin de l'enfant. Comme souvent dans les contes chihiro par ce devenir , devient active et se tranforme en adulte non seulement active, mais aussi compassionnelle n'oubliant personne et faisant échapper chacun à son triste sortilège. Au final ses parents.
Cependant à la fin elle redevient la petite chihiro ; elle reprend sa place d'enfant auprès de ses parents. En serrant la main de son père il me semble dans le chemin de retour à travers le tunnel.
Alain
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