Une projection de Alexandre Nevski le mercredi 12 octobre suivie d'une intervention de Stéphane Bouquet (Cahiers du cinéma )
Nous étions un petit groupe de 13 personnes. Dont certains n'avaient jamais mis les pieds dans ce cinéma. Une séance d'inauguration qui ouvre la possibilité d'y retourner. Les prix des billets sont accessibles
Nous étions un petit groupe de 13 personnes. Dont certains n'avaient jamais mis les pieds dans ce cinéma. Une séance d'inauguration qui ouvre la possibilité d'y retourner. Les prix des billets sont accessibles
Commentaires après la séance
Alain :
Claude : Il faut nous laisser le temps de nous
réveiller!!
Moi, ravie de voir ce film sur grand écran et de face!!
Plaisir de retrouver la musique, mais... ça ne rendait vraiment pas terrible.
Si on refait une copie du film, ça ne vaudrait pas la peine de
"refaire" la bande son aussi ? Mais on l'a bien vu l'autre jour, ça
risque d'être trop éloigné de la version originale. Bon, le monsieur cinéma,
intéressant mais moi un peu fatiguée pour suivre au delà de 23h et beaucoup de
poussières.
Merci Alain et Michèle, les sages de l'image, de nous avoir
proposé ce film.
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Michèle,
Merci Claude; mais sommes-nous sages ???
Première sortie de ce type au Cinématographe, on est content
Nous sommes impatients d'avoir des retours. Alain est plus
par l'odeur des commentaires alléché que moi ; c'est normal pour un loup…/..
J'ai été ravie par cette séance. Ravie des interventions de
Yannick. Emue par la scène où les femmes vont vers les hommes allongés. Beauté
plastique; gravité de l'évènement accompagnés d'une musique qui fait
frissonner. Je garde ça imprimé devant mes rétines éblouies.
J'ai bien aimé aussi la scène de l'engloutissement; les
procédés : mélange de carton-pâte pour les plaques et d'images de réels
morceaux de glace ; glissant sur l'eau. J'y ai vu de la poésie. La musique m'a
touchée aussi, véritables "sous-titres" évocateurs. Et puis je me
suis bien amusée à trouver les symboles. L'intervenant est un érudit qui se met
à la portée de chacun. Je n'ai pas toujours été d'accord avec certaines de ses
interprétations et avec celles des membres du public mais j'étais bien trop
fatiguée pour parler. Peur de bafouiller car mes mots se bousculent quand je
suis fatiguée. Pas envie d'écorner mon super ego en public !
J'aurais bien aimé développer certains aspects mais bon; ce
n'est pas grave. L'essentiel est dans ce constat : nous étions ensemble.
Michèle
Anne-Marie :
Dans le film j’ai préféré les noyades et les ciels
immenses.... dans la critique de Stéphane B. j’ai préféré le commentaire sur la
propagande et çà m’intéresserait d’en savoir plus sur ce décryptage—la lutte
continue / bandera rossa !.
J’ai été gênée par les sous-titres plus ou moins lisibles
mais j’ai fait confiance à mon âme russe pour imaginer ce que je ne voyais pas.
La musique –cher Serguéi je t’ai trouvé un peu éteint—m’a
laissée assez insensible [le restaurant social a sans doute une meilleure
acoustique !]
Je suis un aficionada (çà se dit ?) du Cinématographe
j’espère qu’on s’y retrouvera bientôt.
Chapeau bas Alain et Michèle
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Michèle
Ben alors, il a perdu sa langue !!! C'est ballot et
dommageable pour un loup
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Alain
Intéressant la soirée, mais j'ai préféré la projection des extraits du film au
restaurant social. Notamment au niveau musical. Je n'ai pas été du tout
convaincu par al soit-disant restauration de la copie. J'ai cru
percevoir qu'il manque des images. Intéressantes aussi les pistes de Stéphane Bouquet. J'ai surtout retenu la notion d'espace ouvert que Eisenstein emprunte à son voyage mexicain.
Je n'ai pas complètement adhéré à l'association entre la renarde violée et la ligne horizontale de l'horizon, liée à l'allemand pour lui. Le système des oppositions en effet existe dans le film mais il est plus dans une dynamique. (Que dans une dialectique). Les lignes verticales affirment aussi bien l'horizontalité que le contraire, comme dans un système yin yang. Eisenstein se réfère souvent à l'Orient au Kabuki et à mon avis à la notion de vide. Ici c'est une attente inquiète de l'envahisseur, très belle que la musique amplifie, sublime. Les oppositions ne sont pas tranchées, elles se superposent, glissent l'une sur l'autre. Elles ne sont pas prises dans un système mécanique et stéréotypé. C'est ce qui fait que ce film de propagande est bien autre chose que de la propagande. Nous sommes loin d'avoir fait le tour de tout ce que le film contient
Cela me fait froid dans le dos ce que tous ces gens ont vécu dans le système stalinien.
En amorce d'un travail sur Eisenstein et Prokofiev à venir :
Je trouve que cet "ouvert" - de la ligne d'horizon et du blanc des extérieurs d'Alexandre Nevski - est un bon fil conducteur : à la fois conceptuel et plastique, voire dramatique. Dans mon tâtonnement passé de pied nickelés chercheur j'ai forgé un concept : tout simplement celui de 'figure" pour dire la teneur de ce genre de concept qui a des traduction plastique ou dramatique (il se la pète encore le loup :lol )
Les traductions que j'en aies : " Vol au dessus d'un nid de coucou" de Mike Nicols, Et "THX 1138" de Georges Lucas. Dans les deux cas le blanc est ambivalent : il dit à la fois la menace et la délivrance, le totalitaire et l'échappée. Or ça fonctionne bien dans le Eisenstein en ce qui concerne la double direction indiquée par Stéphane Bouquet des lignes verticales et horizontales. Si on n'y colle pas une signification manichéenne, si on voit le film sur le plan formel - pas seulement- mais aussi comme une conception de la vie. Pour moi le point fort de l'intervention de Stéphane Bouquet est d'avoir fait le raccord avec "Que viva Mexico". (Je n'avais pas réalisé que les rushes qui nous restent de ce film inachevé sont d'avant Alexandre Nevski je croyais qu'ils étaient postérieurs).
Un autre blanc - et espace ouvert peut-être-, ceux des plans d'introduction dans "Les visiteurs du soir" de Marcel Carné. Le château est isolé au milieu de vastes garrigues (tourné en Provence zone libre sous l'occupation allemande) - j'en avais tiré l'idée que le peuple français sous l’occupation était à cette image : isolé, forclos. Et rendait beaucoup mieux le sentiment de désespoir (isolation et désolation de chaque personne sous la France sous l'occupation, son isolement, que la figure du diable et son équivalence nazie. Exactement comme le fait ici Eisenstein d'ailleurs.
L'idée du Kabuki paraît incongrue dans cette thématique, Ce ne devrait pas être le même vide le même espace ouvert (ou la même tension). Mais elle l'est tout autant dans les écrits de Eisenstein, dans l'intérêt qu'il lui porte. Raison pour laquelle je crois que notre piste est bonne. CQFD le loup ? :lol. Je rajoute ceci : qu'il y a lieu de réfléchir entre un espace tendu, et un espace non tendu. Entre une figure pleine quasiment sans hors champ et une figure qui ne fait qu’appeler le hors champ. Une figure qui serait comme le contour du désir. Si bien que l'équivalence : la renarde = la ligne horizontale, le blanc et l'allemand, n'a pas de valeur en tant qu'équivalence. Elle en a une dans la mesure où elle vient supperposer les deux notation du désir dans le film : le désir infinement différé pris dans la rivalité de la relation des 3 héros russes (2 hommes une femme). Et la notation d'un viol punitif entre les deux camps. L'invasion est un tel viol dont l'espace est en effet le signifiant.
Peu importe que nos hypothèse soient grotesques (comme celle d'associer cet ouvert à la chatte de la renarde oupssss) comme tendrait presque à nous le dire S. Bouquet. Nous sommes définitivement guignolesques !! et c'est comme ça que nous inventons la poudre de perlimpinpin aussi bien que la poudre à canon - ou la théorie de la relativité. L'excessif chez Ei(sen)stein fait partie de son génie narcissique autant que son génie réel. N'importe quoi ce matin. Prenons ça comme brouillon, matière de réflexion future.
M’intéresse notamment ce que l'on pourrait me dire sur le vide, l'orient le Kabuki. Ainsi que l'équation que l'on pourrait faire avec la musique de Prokofiev : comment on y trouve ou pas une traduction musicale. C'est plus complexe mais c'est cela que je voudrai articuler. Il faut projeter à mon avis l'extrait de la Bataille des glaces sans le son pour commencer à le comprendre.
PS : cette séance sur Eisenstein de 2011 a eu pour prolongement nos interventions sur les musiciens russes au cinéma dans le cadre de "La folle journée e Nantes" édition 2012.
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