11 septembre THX 1138

Réalisé par George Lucas







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Avec Robert Duvall, Donald Pleasence, Pedro Colley
Film américain.
Genre : Science fiction
Durée : 1h 28min.
Année de production : 1971



Résumé
Au XXVe siècle, dans une cité souterraine qui ressemble à une termitière humaine où chacun s'identifie par un code de 3 lettres et 4 chiffres, THX 1138 est un technicien tout à fait ordinaire travaillant sur une chaîne d'assemblage de policiers-robots.
Un jour, il commet pourtant un acte irréparable : lui et sa compagne LUH 3147 font l'amour dans une société qui l'interdit formellement. Pour THX 1138, c'est désormais la prison qui l'attend...



Genèse d'un projet
Camarades de promotion à l'Université de New York, Matthew Robbins (futur scénariste de Sugarland express) et Walter Murch signent en 1966 le premier jet de ce qui doit être leur film de fin d'étude, THX 1138: 4EB; "EB" signifiant "Earth Born". Le jugeant trop obscure, ils abandonnent leur projet à George Lucas, qui reprend le script et réalise en 1967 THX 1138: 4EB (Electronic Labyrinth). Il obtient le Premier prix au festival du film de fin d'année. Impressionné par son travail sur le son, sa vision novatrice et sa capacité à raconter en 15 min une histoire dépourvue de dialogue, Francis Ford Coppola propose alors à George Lucas d'en faire un long métrage. Réécrit à l'aide de Walter Murch, le scénario est achevé en 1970.

De multiples influences
THX 1138 s'inscrit dans la lignée de la science-fiction sociale inaugurée par l'écrivain H.G. Wells, prolongée en littérature par Le Meilleur des mondes d'Aldous Huxley et 1984 de George Orwell. Au cinéma, Fritz Lang donne ses lettres de noblesse au genre avec le classique Metropolis. Après les années 1950, particulièrement prolifiques dans la production d'oeuvres de SF, puisant souvent dans une thématique anxiogène et miroir de la guerre froide, un courant plus adulte voit le jour et s'épanouit dans les années 1960, notamment avec la série de La Planète des singes, et surtout 2001 : l'odyssée de l'espace de Stanley Kubrick. Soutenu par Francis Ford Coppola, George Lucas profite de cette tendance pour transformer son court-métrage d'école THX 1138 4EB en long métrage produit par la Warner.

Naissance d'une amitié
Après avoir fait ses débuts à l'écran avec Du silence et des ombres en 1962, Robert Duvall a souvent été cantonné dans des rôles de second couteau. Sur le tournage des Gens de la pluie de Francis Ford Coppola en 1969, il fait la connaissance de George Lucas, encore simple assistant, avec qui il se lie d'amitié. Ce dernier lui confie deux ans plus tard le rôle-titre de son premier film.

Du japon aux Etats-Unis
George Lucas souhaitait au départ tourner son film au Japon. Mais le budget serré du film (777 000, 77 dollars) alloué par Francis Ford Coppola l'a contraint à tourner à San Francisco et Los Angeles.

Une director's cut tardive
Mécontente face au résultat final de l'oeuvre, la Warner demande que le film soit retiré à George Lucas. En 1971; le film sort avec un montage non approuvé par son auteur. Ce dernier est alors obligé de se tourner vers des films nettement plus commerciaux, à l'instar d'American graffiti. En 1977, Star wars fait un triomphe au box-office et marque un tournant dans l'histoire du 7e Art: c'est en effet le premier film à franchir la barre des 100 millions de dollars de recettes. Le film pose aussi la première pierre de l'empire financier et artistique que va bâtir George Lucas, désormais souverain dans ses choix. Près de trente ans plus tard, après la première trilogie Star wars, ressortie en salle agrémentée de nouvelles scènes et retouchée numériquement, c'est au tour de THX 1138 de bénéficier d'une director's cut. Le cinéaste confie à sa société d'effets spéciaux ILM l'ajout de nouveaux plans numériques : une chaîne d'assemblage de robots, un plan de métro souterrain, des monstres aux abords de la surface.

Première production
THX 1138 est le premier film produit par American Zoetrope, la société créée par Francis Ford Coppola.

Un manifeste contre le pouvoir arbitraire
Le contexte socio-politique des Etats-Unis n'est jamais tout à fait absent de THX 1138. La fin des années 1960 est en effet marquée par les nombreux troubles qui surviennent dans le pays, en particulier les manifestations des étudiants sur les campus universitaires contre la guerre du Viêtnam, très durement réprimées. Une grave crise de confiance s'installe aussi entre la population et le pouvoir, incarné par Richard Nixon, surnommé par les étudiants "Tricky Dick", "Richard le truqueur", parce qu'il n'a cessé de mentir à la Nation tout au long de son mandat. Elu sur un programme fondé sur un retour à la "Loi et l'ordre" selon les propres termes de Nixon, le fossé inter-générationnel ne cesse de se creuser. A la sortie du film en 1971, George Lucas déclare: "Je voulais montrer que le pouvoir est devenu si fort, si vaste, si bureaucratique qu'on ne peut le localiser. Personne ne sait qui gouverne le système ".

Décors réels
Voulant avant tout son oeuvre comme un documentaire, George Lucas tourne finalement entièrement en décors naturel à San Francisco: tunnels en construction, laboratoires, et souterrains.

Un clin d'oeil à THX
George Lucas aime parsemer ses oeuvres de références personnelles ou de petits clins d'oeils. Dans La Guerre des étoiles, guettez la réplique où Luke et Han, déguisés en strormtroopers, indiquent le numéro de cellule dans laquelle est transféré Chewbacca. 1138, clin d'oeil au premier film de George Lucas THX 1138.

THX n'est pas loin
Après avoir fait une allusion hommage à son film THX 1138 dans une scène de La Guerre des étoiles, George Lucas réitère le clin d'oeil lors d'une scène de la bataille sur Hoth de L'Empire contre-attaque. On y entend un général demander d'"envoyer Rogue 10 et 11 au secteur 38" (soit 1138).


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