Réalisé par Pedro Almodóvar
2005
Avec Penélope Cruz
Comédie dramatique
Comédie dramatique
Durée : 2h
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........................................... Résumé :
Madrid et les quartiers effervescents de la classe ouvrière, où les immigrés des différentes provinces espagnoles partagent leurs rêves, leur vie et leur fortune avec une multitude d'ethnies étrangères.
Au sein de cette trame sociale, trois générations de femmes survivent au vent, au feu, et même à la mort, grâce à leur bonté, à leur audace et à une vitalité sans limites.
Madrid et les quartiers effervescents de la classe ouvrière, où les immigrés des différentes provinces espagnoles partagent leurs rêves, leur vie et leur fortune avec une multitude d'ethnies étrangères.
Au sein de cette trame sociale, trois générations de femmes survivent au vent, au feu, et même à la mort, grâce à leur bonté, à leur audace et à une vitalité sans limites.
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Présenté à Cannes
Volver est présenté en compétition au Festival de Cannes 2006, et a reçu le Prix du meilleur scénario et le Prix collectif de la meilleure interprétation féminine.
Almodovar et Cannes
Pedro Almodovar est un habitué du Festival de Cannes. Il a tout d'abord été président du jury en 1992, mais ce n'est qu'en 1999 avec Tout sur ma mère que l'une de ses oeuvres est en compétition officielle. Il obtient d'ailleurs le Prix de la mise en scène. Le réalisateur espagnol revient sur la croisette cinq ans plus tard pour présenter hors compétition La Mauvaise éducation. Son film Volver est une nouvelle occasion pour lui de prétendre à la Palme d'or du 59ème Festival de Cannes.
Le tournage
Après un tournage difficile avec La Mauvaise éducation, Pedro Almodovar a retrouvé le plaisir de faire un film : "Avec celui-ci [Volver] j'ai pris plus de plaisir, parce que l'avant dernier a été un enfer. J'avais oublié ce qu'était un tournage sans avoir l'impression d'être toujours au bord de l'abîme. Ce qui ne veut pas dire que Volver soit de meilleure qualité que mon dernier film, (d'ailleurs, je suis très fier d'avoir tourner La Mauvaise éducation), mais cette fois-ci j'ai moins souffert. En fait, je n'ai pas du tout souffert.
Retrouvailles
Entre drame et comédie, Pedro Almodovar revient ici à un style qui lui est plus familier : "Volver est un film qui englobe plusieurs retrouvailles. Je reviens à la comédie. Je reviens à l'univers féminin, à La Mancha (c'est sans aucun doute le film de La Mancha, avec son langage, les coutumes, les patios, la sobriété des façades, les rues pavées...) Je retravaille avec Carmen Maura (cela fait 17 ans que nous n'étions plus ensemble), avec Pénélope Cruz, Lola Dueñas, Chus Lampreave. Je reviens à la maternité, comme origine de la vie et de la fiction. Et naturellement à ma mère."
Une comédie dramatique ?
"Je suppose que Volver est une comédie dramatique. Il y a des séquences amusantes et des séquences dramatiques. Son ton imite "la vie", mais sans être une comédie de moeurs. C'est plutôt un naturalisme irréel, si ça pouvait exister." Le réalisateur espagnol se plaît ainsi à mélanger les genres : "J'ai toujours mélangé les genres et je continue à le faire. Pour moi c'est quelque chose de naturel. Le fait d'inclure un fantôme dans l'histoire est un élément comique, surtout si on le présente d'une façon réaliste."
Mort et fantômes
Volver met en scène l'apparition du fantôme de la mère auprès de sa fille et de ses petits-enfants. Ainsi la mort et toutes les croyances qui l'entoure se trouvent au centre du film : "Dans mon village ces choses arrivent, (j'ai grandi en écoutant des histoires de fantômes), bien que je ne crois pas à ces apparitions. Sauf si ça arrive aux autres, ou dans la fiction.". "Volver est un hommage aux rites sociaux des habitants de mon village avec la mort et les morts. Les morts ne meurent jamais. J'ai toujours admiré et envié l'aisance avec laquelle ils parlent avec les morts, cultivent leur mémoire et soignent leurs tombeaux."Ce film a alors permis à Pedro Almodovar de prendre conscience de l'importance de la mort dans la vie de chacun ainsi que dans la sienne : "Je n'ai jamais accepté la mort, je ne l'ai pas compris non plus (je l'ai déjà dit). Mais pour la première fois, je crois que je peux la regarder en face, même si je continue à ne pas la comprendre ni à l'accepter. Mais je commence à me faire à l'idée qu'elle existe."
"La Familia"
Film sur la famille avec ses trois générations de femmes - grand-mère, mère et fille : "La famille de Volver est une famille de femmes. (...)D'ailleurs, Volver rend hommage à la voisine solidaire, cette femme célibataire ou veuve, qui vit seule et qui fait sienne la vie de la personne âgée qui vit à côté. Ma mère a vécu les dernières années entourée et assistée par ses voisines." Mais Volver est aussi un film fait avec les femmes de la famille du réalisateur : "Mes propres soeurs ont été des conseillères pour tout ce qui concerne La Mancha, ou l'intérieur de la maison. (...)Moi je me suis détaché assez tôt et je me suis transformé en un urbain impertinent. Quand je veux retrouver les usages et les traditions de La Mancha, ce sont elles sont mes guides."
Les femmes à l'honneur
De Talons aiguilles en passant par Tout sur ma mère, Pedro Almodovar a toujours aimé parler des femmes, il en fait de même avec ses actrices : "La seule arme que tu possèdes, à part la mise en scène réaliste, ce sont les acteurs. En l'occurrence, les actrices. J'ai la chance qu'elles soient toutes spectaculaires. Le grand spectacle ce sont elles.""Une autre bénédiction du tournage, c'est que toutes les filles étaient toutes très unies aussi bien dans la vie comme le travail, elles avaient entre elles une relation merveilleuse un peu comme une famille. Et ça l‘objectif le capte très bien."
Retrouvailles avec Carmen
Volver marque les retrouvailles de Pedro Almodovar avec l'une de ses actrices fétiches, Carmen Maura, qu'il n'avait pas dirigé depuis Matador : "Il y avait une incertitude, mais heureusement Carmen l'a effacé dès que nous avons commencé à travailler ensemble. (...)Carmen n'a pas du tout changé comme actrice, et la redécouvrir a été merveilleux. Je n'ai rien appris parce que je le savais déjà, mais maintenir le feu intacte après deux décennies est une tâche admirable et difficile, ça je ne peux pas le dire de tous les acteurs avec lesquels j'ai travaillé."
Penelope Cruz / Raimunda
Héroïne de Volver, égérie d'Almodovar, l'actrice latine Penélope Cruz est le coeur de ce film : "La regarder a été un grand plaisir pendant le tournage. (...)Penélope Cruz est une actrice qui a du caractère, mais c'est le mélange de cette émotivité fulgurante qui font d'elle une actrice indispensable. (...)Le reste c'est du coeur, de l'émotion, du talent, de la vérité et un visage que la caméra adore. Et moi aussi."Le choix de l'actrice pour le rôle de Raimunda lui a permis d'explorer de nouvelles facettes de son jeu : "Quand il le faut, elle possède une énergie explosive, mais Raimunda est aussi une femme fragile, très fragile. Elle sait (et doit, quand le scénario l'exige) être furieuse et l'instant suivant s'effondrer comme une petite fille sans défense. Cette troublante vulnérabilité de Penélope Cruz m'a énormément surpris, ainsi que la rapidité qu'elle a de se connecter avec ce sentiment. C'est un spectacle impressionnant de voir en premier plan les yeux secs et menaçants de Penélope Cruz qui soudain se remplissent de larmes, des larmes qui parfois jaillissent comme un torrent, ou bien dans d'autres scènes s'humidifient sans jamais déborder."
La rivière
La rivière prend une place importante dans le dernier film d'Almodovar métaphore du temps mais aussi écho à sa propre enfance : "Les souvenirs les plus joyeux de mon enfance sont liés avec la rivière. (...) La rivière, les rivières, c'était toujours la fête. C'est dans l'eau d'une rivière que j'ai découvert la sensualité. De mon enfance et mon adolescence c'est sans aucun doute la rivière ce qui me manque le plus."
Avis d'écrivains
L'assistante de Pedro Almodovar, Lola Garcia a envoyé le scénario de Volver à deux écrivains. Ceux-ci ont envoyé leurs impressions une fois leurs lectures achevées.Juan José Millás : "J'ai lu le scénario d'un trait. L'hyperréalisme des premières scènes te met dans une situation de tension émotionnelle énorme. (...)Volver est un jeu de main narratif permanent, un instrument prodigieux. Et on ne sait jamais où est le truc. Dans ce scénario il n'y a pas une seule frontière que Pedro Almodovar n'ait osé franchir. Il se déplace sur la ligne qui sépare la vie de la mort comme un funambule sur un fil."Gustavo Martín Garzo : J'ai beaucoup aimé le scénario de ton nouveau film. Dans sa totalité, je le trouve très familier, c'est bien toi. (...)Ce mélange qui te caractérise de candeur et perversité qui rend drôles les choses les plus atroces, et sait trouver la beauté et l'espérance là où elles n'existent plus, je trouve que c'est une des choses les plus merveilleuses de ton cinéma. (...)Voilà comment je vois ce scénario, comme un conte."
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