vendredi 4 mars-La-vie-est-belle Frank Capra




Réalisé par Frank Capra  1947
Avec James Stewart, Donna Reed, Henry Travers

Titre original : It's a Wonderful Life
Long-métrage américain .  Comédie dramatique
Durée : 02h09



Résumé
Le décès de son père oblige un homme à reprendre l'entreprise familiale de prêts à la construction, qui permet aux plus déshérités de se loger. Il entre en conflit avec l'homme le plus riche de la ville, qui tente de ruiner ses efforts. Au moment où il approche de la victoire, il égare les 8 000 dollars qu'il devait déposer en banque. Le soir de Noël, désespéré, il songe au suicide. C'est alors que le Ciel dépêche à ses côtés un ange de seconde classe, qui pour gagner ses ailes devra l'aider à sortir de cette mauvaise passe...

Débat : période de soleil entre les gouttes de pluie. On parle beaucoup de pessimisme des français. Alors que des mouvements populaires populaires inespérés de par le monde nous donnent à croire que le monde peut être sauvé. Qu'en est-il de l'espérance aujourd'hui ?

Infos  (allo ciné) ;



Un film inaugural

La Vie est belle est le premier film produit par Liberty Films, la société de production créee par Frank Capra à la fin de la guerre. En effet, las de l'influence grandissante des studios hollywoodiens sur ses films, il pensait quitter les Etats-Unis pour produire des films en Grande-Bretagne. C'est alors que Sam Briskin, assistant d'Harry Cohn à la Columbia, lui suggera de créer sa propre société.

Un autre acteur

Interprété par James Stewart, le personnage de de George Bailey devait à l'origine être destiné à Cary Grant pour un film produit par la RKO.

La dispute avec John Wayne

C'est à l'époque de La Vie est belle que Frank Capra et John Wayne ont eu des accrochages verbaux parfois très violents. En effet, John Wayne lui demanda de supprimer certains acteurs du casting de son film sous pretexte d'activités politiques non conformes à la situation de l'époque. Capra refusa violemment lui disant qu'il était inacceptable d'intervenir ainsi sur le casting d'un film. Selon la biographie de Jim McBride, Wayne disait de Capra : "j'aimerais prendre ce petit fils de pute, le déchirer en milles morceaux et les jeter à l'océan en retour direct vers sa Sicile natale".

Le casting féminin changeant

Au départ, Frank Capra envisageait Jean Arthur pour tenir le rôle de Mary Hatch. Mais, celle-ci refusa le rôle car elle préparait une pièce à New York. Il envisagea ensuite Ginger Rogers qui refusa puis Olivia de Havilland, Martha Scott et Ann Dvorak. C'est finalement Donna Reed qui obtint le rôle.


Contre les critiques

Dans son autobiographie, Frank Capra écrit : "La Vie est belle n'était fait ni pour les critiques blasés, ni pour les intellectuels fatigués. C'était mon type de film pour les gens que j'aime. Un film pour ceux qui se sentent la, abbatus et découragés. Un film pour les alcooliques, les drogués et les prostituées, pour ceux qui sont derrière les murs d'une prison ou des rideaux de fer. Un film pour leur dire qu'aucun homme n'est un raté".

Une innovation

Avant La Vie est belle, on représentait la neige à l'écran avec des cornflakes peints en blanc. Mais, ils faisaient tant de bruit en tombant qu'on devait réenregistrer les dialogues plus tard. Pour ce film, Frank Capra tenait à enregistrer directement le son. Ainsi, une nouvelle technique fut inventée, utilisant un produit chimique de lutte contre le feu, du savon et de l'eau. Cette mixture était projetée à haute pression à travers une machine à vent ce qui permettait de faire tomber la neige silencieusement. Le département son de la RKO reçut d'ailleurs un Oscar spécial pour le développement de cette nouvelle technique.

Un décor gigantesque

La ville de Bedford Falls fut intégralement construite dans les studios de la RKO à Encino en Californie. Le plateau a été bâti en deux mois et reste l'un des plus grands décors jamais construit pour un film américain : 16 000 mètres carrés. Il comprenait 75 magasins et immeubles, une rue principale de 275 mètres, une usine et un quartier résidentiel.

Un incident improvisé

Lorsque l'oncle Billy sort de chez les Bailey ivre de la soirée du retour de Harry, il s'éloigne et un bruit résonne comme s'il avait fait tomber une poubelle. En réalité, c'est un membre de l'équipe technique qui a fait tomber du matériel involontairement. James Stewart et Thomas Mitchell continuèrent à improviser sur la bruit ("Je vais bien !" de l'oncle Billy.) et Capra décida de garder cette prise dans le montage final. Il donna même un bonus de 10$ au machiniste maladroit, pour improvisation sonore !

Une actrice bien habile

Dans une scène, Mary devait casser une vitre en lançant un caillou. Franck Capra avait, pour cette séquence, embauché un tireur d'élite qui aurait du tirer sur la vitre à la place de Donna Reed. Mais à la stupéfaction de tout le monde, elle atteignit la vitre du premier coup sans l'aide du tireur caché !

Jean Arthur demandée.

Après Mr Smith goes to Washington (Monsieur Smith au sénat) Franck Capra voulut réunir une nouvelle fois James Stewart et Jean Arthur en lui confiant le rôle de Mary (Madeleine en français). Mais Arthur étant déjà engagée sur une pièce à Broadway donc ce fut Donna Reed qui hérita du rôle.

La chasse aux sorcières n'épargne pas les meilleurs films

En 1947, un analyste du FBI enregistre un ajout à l'encontre du film sur une note intitulée "L'infiltration communiste dans l'industrie cinématographique". L'ajout contenait l'enregistrement de l'opinion d'une source industrielle. Elle révèle que le film tente, de manière évidente, de critiquer les banquiers ce qui est une technique communément employée par les communistes.

Des récompenses tardives

"La vie est belle" fait partie de ces films que l'on ne reconnait que plus tard. Très cher pour une production indépendante (3.7 millions de $ de budget) il n'en reçu que 3.3 lors de sa première distribution. De même il ne reçut, malgré ses cinq nominations, aucune statuette aux oscars. En 1997 pourtant il fut classé 11ème des meilleurs films de tout les temps par l'AFI. En 2004 il fut classé, par BBC TV 2ème des meilleurs films de tout les temps à n'avoir pas reçu d'oscars (derrière Les Evadés de Darabont). Il est, de plus, diffusé à la télévision chaque année aux Etats-Unis à la période de Noël... Une reconnaissance pour le moins tardive...

Le presque refus de James Stewart

James Stewart , ayant servit dans l'United States Army Air Forces de 1941 à 1945(il débuta en fait ses premières missions en 1944), y obtint beaucoup de récompenses militaires en raisons de ses énormes efforts.Ces derniers l'ayant épuisé, il faillit refuser le rôle de George Bailey.Il l'a finalement accepté et fut nominé à l'oscar du meilleur acteur, de plus il considéra "la vie est belle" comme l'un de ses films préférés de toute sa carrière.

Vincent Price dans la Vie est Belle ?

Vincent Price, l'acteur fétiche de Tim Burton, fut pressenti un moment pour jouer le rôle de Mr Potter. Rôle qui échoua finalement à Lionel Barrymore que Capra avait déjà dirigé dans "Vous ne l'emporterez pas avec vous".

Le briquet, symbole capraïen ?

Plusieurs fois dans le film, James Stewart allume un briquet et souhaite un million de dollars. Il est amusant de noter que ce même briquet apparait aussi dans le film "Vous ne l'emporterez pas avec vous" (1938) film de Frank Capra avec James Stewart...

Analyse de Jacques Coourcelle :
" Venant se placer de lui-même sous l'invocation de Leo McCarey que Capra considéra toujours comme un maître, sinon comme son maître, ce sublime conte de Noël est le film le plus riche et le plus complet de Capra. Il combine non seulement la comédie et le drame mais fait appel au romanesque, à la poésie et même au fantastique pour relater l'histoire d'une destinée reliée, au sein de la communauté où elle se déroule, à toutes les autres destinées de cette communauté et par extension à celle de l'humanité toute entière. Le propos du film est d'ailleurs beaucoup plus de raconter l'histoire de ce lien que celle d'un individu.
Et ce conte qui veut souligner la solidarité de tous els hommes en fournit, dans son intrigue uen démonstration aussi étincelante qu'émouvante
Dans les trois premiers quarts du film, Capra se révèle habile, prenant, parfois touchant. Dans le dernier quart, il se surpasse et le spectateur s'aperçoit qu'il n'a pas seulement affaire à un excellent film comme Capra en a réalisé beaucoup, mais à un chef-d'œuvre. Ce dernier quart du film amène le spectateur -ainsi que le héros- à revoir ce qui s'est passé jusque là dans une autre lumière et sous un autre point de vue. En permettant au héros de contempler pendant quelques instants un monde où il ne serait pas né, Capra (et son bon ange Clarence) l'obligent à sentir le caractère irrémédiable de chacun de ses actes. Comme, pour la plupart, il s'agit d'actes utiles et inspirés par le bien, le fait de les supprimer de la surface de la terre devient une véritable catastrophe. Mais, au-delà de la bonté du personnage, c'est bien le caractère de responsabilité absolue, infinie de chaque action humaine qui est ainsi démontrée à travers l'infinité des relations en chaîne qu'elle a déclenchée.

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