vendredi 23 sept-King-Kong

Cycle cinéma et musique  :

1- Les origines de la musique Hollywoodienne

 King Kong est un film fantastique américain en noir et blanc produit et réalisé par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack. Ce film est sorti le 7 avril 1933 aux États-Unis, après une avant-première au Radio City Music Hall de New York, le 7 mars, remportant un énorme succès.



Un cycle cinéma et musique : Pourquoi commencer par King Kong ?
Avec ce film Max Steiner le compositeur inaugure dés 1932  le "symphonisme" dont la recette est ensuite étendue à l'ensemble de la musique Hollywoodienne.
Dans nos prochaines séances, nous "entendrons" et "verrons" d'autres modalités de la participation de la musique aux images de films - avec à chaque fois un couple de musicien et de réalisateur.

Continuons le débat : le rôle de la musique au cinéma

Le film a bien des qualités. Et ses copies successives malgré des effets spéciaux supérieurs ne lui arrivent pas à la cheville au niveau dramatique comme au niveau esthétique.Nous nous attacherons à débattre sur cette ligne : Qu'a apporté la musique à notre perception de ce film ? :
- au niveau dramatique et émotif dans notre projection dans l'histoire ?
- au niveau plastique, quelles sensations ?
- au niveau de notre pensée et des significations ?

Résumé :

Dans les années 30 le réalisateur Carl Denham envisage de réaliser un film sur L’Île du Crâne après être entré en possession d'une carte mentionnant son existence. Après avoir embauché à New-York une comédienne au chômage, Ann Darrow, Denham embarque avec son équipe sur le navire "Le Venture" qui fait route vers l'Océan Indien. Durant le voyage, Ann tombe amoureuse du second de l'équipage, Jack Driscoll.

Les explorateurs découvrent bientôt L’Île du Crâne, bout de terre s’enfonçant dans l'Océan et peuplé d'indigènes et d'animaux préhistoriques féroces. Les indigènes enlèvent bientôt Ann pour la donner en sacrifice à leur Dieu Kong, un monstre gigantesque. Driscoll et les autres marins se lancent aussitôt sur ses traces.

Après la séance 
(commentaire sur la musique en particulier)

En écoutant la musique plus spécialement j'ai été surpris par le rythme du film, beaucoup d'action. Mais aussi par la qualité du bruitage qui intervient comme élément de la partition musicale, et remplace même l'orchestration des instruments dans cette partition : cela fait un tout.

Malgré ses qualités indéniables - on reconnait des accents de la musique fin19ième de grands compositeurs (Wagner par exemple)- , cette partition volontairement amphigourique, est trop présente et redondante - du moins à nos oreilles d'aujourd'hui -  défaut que l'on retrouvera jusqu'à aujourd’hui. J’appelle ça "la confiture musicale". Le registre émotionnel de l'action, du suspens, construit l'univers de la bête sans arrêt aux aguets, mais aussi le heurt que provoque sa rencontre. La musique signifie ce heurt à la fois pour la bête elle-même et pour ceux qu'elle rencontre.

Au niveau dramatique, une empathie partielle renforce ce double sens, cette inversion du point de vue humain et bête (le désir de Kong pour la jeune femme se transforme en effet en sentiment, et la protection qu'elle lui accorde contre les autres dangers : La bête se transforme en sujet avec le gors plan sur ses yeux ; la relation prédateur/proie en rencontre avec le champ contre champ. Transformant la signification de l'axe de la prise de vue en plongée-contreplongée - elle ne signifie plus les conditions d'une supériorité écrasante mais d'une protection où la puissance est ébranlée par la joliesse, la délicatesse, la fragilité du féminin.  Puissance et féminité se mettent à parité c'est dire se renforcent ou s'expriment l'une par l'autre en contraste, (formant une paire : un couple). J'ai bien aimé la construction de cette ambivalence de l'amour et du fétichisme. Pour la femme en tant qu'être et pour la femme en tant que poupée.

Les autres versions ont accentué cet aspect jusqu'à il me semble présupposer un sentiment plus tendre de la femme envers la bête. Alors qu'ici cela se cantonne à l'épouvante. Une façon plus explicite de dire qu'on ne tremble que de désir devant la bête en général ?

Alain

Prochain film : La fureur de vivre de Nicolas Ray ? un autre usage de la musique. 

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