Tonja Milaret
(Réseau d'échanges
de savoirs de Nantes).
La séance du vendredi 28 Novembre :
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Des absents parmi le public en raison d'une sortie à l'opéra qui avait été reprogrammée au dernier moment sur le créneau du ciné-club. Malgré ce contexte, Tonja nous a mis en appétit.
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Après la projection nous avons entamé une discussion en petit nombre. En soulevant des questions sur la forme et le fond du film. Rolland nous a parlé de son travail (car nous avons trouvé des correspondances entre le travail de Michel Ocelot le réalisateur de ce film, et les tableaux de Rolland qu'il avait accrochés sur les murs du restaurant. Il a indiqué le rapport de Ocelot au courant de l'art naïf en peinture. Mais aussi aux enluminures du Moyen-âge, ainsi qu'aux miniatures d'origines différentes, mais par exemple persane et indienne. Il a aussi évoqué que par moment on voit la technique d'ombre ou de contre-jour comme dans le théâtre de marionnettes d'orient ou d'extrême-orient.
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On a beaucoup réfléchi sur l'utilisation de la 2D plutôt que d'une technique de relief. Laissant la place à moins de réalisme pour plus d'imagination. Alain a fait référence à l'illusion comme l'une des composantes de l'art - en faisant référence au film précèdent que nous avions projeté : Quand la mer monte où l'on voit une pareille stylisation mais qui va dans ce film dans le sens de la caricature. (le personnage que Yolande Moreau joue sur la scène).
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On a vu aussi que nous pouvons déplier le film dans de multiples directions. Notamment on s'est interrogé sur le rapport hommes/femmes, et sur la place du féminin dans le film.
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On s'est aussi questionné sur le fait que le film dépeint l'atmosphère de tolérance de la civilisation islamique du moyen-âge. Mais qu'il le fait avec la problématique de notre époque. Par exemple on s'est demandé si nous avions le droit d'associer le groupe des poursuivants de Azur et Asmar à un groupe de "hachichin " (d'où est tiré notre mot assassin). Ou bien s'il fallait y voir une peinture de 'l’intégrisme islamique" comme on le voit dans le film "Le destin" de Youssef Chahine, qui peint la tolérance arabo-andalouse d'une époque à peu près identique à celle de l'action de Azur et Asmar. – mais pas seulement islamique les sectateurs en raison du fait que les pousuivants sont revêtus de robe de bure comme des moines.
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De même que l'éjection de Jenanne la nourrice de Azur et mère de Asmar par le seigneur, pouvait fort bien être interprétée comme le sort des sans papiers ou des étrangers d'aujourd'hui. Jusqu'où peut-on aller dans l'interprétation ?
Résumé du film :
Il y a bien longtemps, deux enfants étaient bercés par la même femme. Azur, blond aux yeux bleus, fils du châtelain, et Asmar, brun aux yeux noirs, fils de la nourrice. Elevés comme deux frères, les enfants sont séparés brutalement.Mais Azur, marqué par la légende de la Fée des Djins que lui racontait sa nourrice, n'aura de cesse de la retrouver, au-delà des mers. Les deux frères de lait devenus grands partent chacun à la recherche de la Fée. Rivalisant d'audace, ils iront à la découverte de terres magiques, recelant autant de dangers que de merveilles...
------------ Dossier du film ------------
site officiel du film
http://www.azuretasmar-lefilm.com/
(Infos allo-ciné )
Présenté à Cannes
Azur et Asmar a été présenté en 2006 au Festival de Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs, où il a fait l'événement. Le film a été projeté en numérique HD (ce qui constituait une première sur la Croisette), face à un public composé notamment de centaines d'enfants issus des Zones d'Education Prioritaire de la région. En 2005, quelques séquences de Kirikou et les bêtes sauvages avaient été présentées en Séance spéciale à Cannes. Azur et Asmar a également été vu au Festival du cinéma d'animation d'Annecy.
Il était une fois...
Michel Ocelot parle des thèmes qu'il a voulu aborder dans ce film : "Le sujet qui me tenait le plus à coeur ? D'une part, tous ces gens qui se détestent ? ils ont été élevés comme cela ?, qui se font la guerre, d'autre part, les individus, des deux côtés, qui ne suivent pas, et qui s'estiment, s'aiment au-delà des barbelés. C'est cela qui me touche au plus profond. J'ai d'abord pensé à la France et l'Allemagne, mais on l'a déjà tellement fait, et nous sommes désormais tellement en paix, que je n'ai pas eu envie de revenir à ce passé lamentable et révolu. J'ai envisagé ensuite d'inventer un pays ennemi, avec une fausse langue étrangère. Inventer un pays ennemi, quelle triste idée ! (...) Et j'ai pensé à la vie quotidienne, en France, et dans le monde. Il ne s'agissait plus de traiter d'une guerre déclarée, mais d'une animosité ordinaire, entre citoyens de souche et citoyens récents, et, poussant plus loin, mais parallèlement, entre Occident et Moyen-Orient. J'avais mon sujet ! Une réalité brûlante, à traiter en conte de fée merveilleux."
Ocelot ose la 3D
Pour la première fois, Michel Ocelot a eu recours à la 3D. Il a fait appel à la société Mac Guff, à qui on doit une série d'animation intitulée La Vie des bêtes (1987-1988) et qui a également travaillé sur les documentaires à succès L'Odyssée de l'espèce et L'Odyssée de la vie. Le patron de cette société, Jacques Bled, évoque sa collaboration avec Michel Ocelot : "Je me souviens que Michel m'avait parlé d'une des raisons qui l'a poussé à s'intéresser à cette technique. Il m'a dit : "Quand on dessine une animation et que l'on doit recommencer, il faut tout reprendre à zéro, alors qu'en 3D ont peut intervenir sur ce qui a été fait et corriger". Michel nous a transmis son goût de la précision et de la simplicité poétique, qui va à l'opposé de l'utilisation traditionnelle et historique de la 3D qui a été très démonstrative et spectaculaire." L'assistant réalisateur Eric Serre, collaborateur de longue date d'Ocelot, précise de son côté : "Nous fournissions (...) le même matériau de base aux infographistes que celui que l'on donne aux animateurs 2D : des dessins qui représentent les personnages sous tous les angles. C'est au moment de la transposition en 3D qu'il faut surveiller la manière dont le personnage va être adapté."
"Azur et Asmar" en chiffres
Azur et Asmar compte 1300 plans, mais ce sont pas moins de 13 000 dessins préparatoires qui avaient été élaborés au départ. On dénombre dans le film une centaine de personnages et le double de figurants. Michel Ocelot a écrit le premier état du scénario en 2 semaines. Pendant 1 an, il a rédigé un storyboard, tout en travaillant sur la documentation. 2 ans ont été nécessaires à la préparation de l'animation, au cours de laquelle "les 1300 plans du film sont définis chacun dans un dossier où l'on trouve le cadrage de l'image, les principales positions des personnages dans l'image, l'esquisse des décors, l'indication des dialogues et les mouvements de caméra". Ce travail a été fait par une équipe réduite, composée de 6 à 8 dessinateurs confirmés. Il a fallu ensuite un an et demi pour "la création des décors et l'animation proprement dite".
Un cinéma pour enfants ?
Roi du dessin animé à la française, Michel Ocelot refuse l'expression "films pour enfants" : "On m'a souvent demandé comment je faisais des films pour les enfants. Mon secret, c'est que je ne fais jamais de films pour les enfants, car les enfants n'ont rien à faire de films qui sont pensés uniquement pour eux ! Les enfants ont besoin d'apprendre le monde, de découvrir de nouvelles choses. Ils n'ont pas besoin de rester en territoire connu, ni d'avoir une compréhension immédiate. Mes films sont faits pour toute la famille et je suis ravi de réunir tout le monde. Il y a certaines choses que je ne dis pas crûment, parce qu'il y a des enfants dans le public, mais je dis tout. Je ne peux pas faire un film qui ne m'intéresserait pas moi, aujourd'hui. Je suis mon premier spectateur, adulte et enfant, car j'ai tous mes âges en moi !"
Princes et princesses d'Orient
Pour la préparation du film, le réalisateur s'est rendu dans les trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie). Pour l'aspect architectural, il s'est inspiré des mosquées d'Istanbul mais aussi de monuments d'Andalousie. Les costumes ont été imaginés à partir de modèles issus de la civilisation persane, datant plus précisément du XVIe siècle (l'époque séfévide). Il s'est également nourri de peinture européenne, empruntant aux Flamands comme Van Eyck, ou à Nicolas Fouquet et aux Frères de Limbourg. L'oiseau du film (qu'on retrouve sur l'affiche) rappelle le simogh, oiseau fabuleux présent dans les contes persans. En revanche, le récit lui-même ne s'appuie pas sur un conte déjà existant : les personnages tels que la Fée des Djins ou le Lion écarlate aux griffes bleues sont nés de l'imagination de Michel Ocelot.
Les figuiers arrachés
Au départ, Michel Ocelot avait inséré dans ses décors plusieurs figuiers de barbarie, semblables à ceux qu'il avait photographiés au Maghreb. Mais lorsqu'il a appris que ces plantes, d'origine américaine, n'existaient pas au Moyen-Age, il a dû les supprimer.
No comprendo
Lorsque les personnages s'expriment en arabe à l'écran, leurs propos ne sont pas-sous-titrés. Le réalisateur justifie ce choix audacieux : "J'ai pensé dès le début à l'obstacle des langues, car je voulais montrer l'état d'émigré, où la barrière du langage est une difficulté majeure. Ainsi, dans certains passages, je ne cherche pas à faire comprendre, pour qu'on se sente un peu perdu. Mais la plupart du temps, j'alterne les deux langues dans le dialogue, et une réponse renseigne sans équivoque sur la question. Je trouve aussi que cette absence de sous titres est une élégance... Et c'est également un cadeau que je fais aux enfants, entendre plusieurs langues. Je pense que c'est un évènement sonore séduisant."
Timsit sur la bonne voix
Pour le choix des comédiens qui allaient prêter leur voix aux personnages, le réalisateur a fait un premier tri à l'aveugle. C'est ainsi qu'il a décidé, pour le rôle de Crapoux, de faire appel à Patrick Timsit sans connaître son nom. Ce n'est pas la première fois que le comédien et humoriste se livre à cet exercice : on a pu entendre sa voix dans les versions françaises d'Hercule, Atlantide, l'empire perdu et Gang de requins.
Hiam Abbass, une coach mise à l'épreuve
Dans un premier temps, l'actrice Hiam Abbass avait été engagée uniquement comme coach pour la langue arabe, un travail qu'elle a effectué sur plusieurs autres films, dont Munich et Babel. Elle devait par exemple conseiller le réalisateur au moment du casting, en évaluant les compétences linguistiques des prétendants. Mais après la lecture du scénario, elle lui a aussi fait part de son désir de prêter sa voix à Jénane, la mère d'Asmar (et nourrice d'Azur...). Pourtant, Michel Ocelot a préféré chercher une autre personne. "Ça a été difficile pour moi, surtout quand nous avons organisé un casting à Tunis, puisque Michel ne trouvait pas son bonheur parmi les comédiennes que nous avions vues en France. Il a fallu faire passer des essais à des comédiennes de théâtre renommées, et quand j'en parlais au téléphone avec Michel, je lui disais "Tu vas voir, au final je vais quand même être la meilleure pour ce rôle !". On en riait ensemble, c'était une boutade. Parmi les seize comédiennes que j'ai rencontrées là-bas, il y en a une qui lui a vraiment plu. Et là, c'est vrai que ça a été dur pour moi (...) Je crois que ce qui a "bloqué" Michel en ce qui me concerne, c'est qu'il ne voulait absolument pas voir les gens avant d'entendre leurs voix (...) Un jour, à Paris, alors que je sortais d'un tournage de film, j'ai allumé mon portable et entendu un message qui disait "Hiam, bonjour, c'est Michel. Puis-je avoir l'honneur de vous proposer le rôle de Jénane ?"
Bon voyage musical...
La musique, très présente dans Azur et Asmar, est signée Gabriel Yared, l'un des plus célèbres compositeurs du cinéma français (Camille Claudel, 37°2 le matin, Bon Voyage). Concerné par le thème du dialogue entre les cultures (né au Liban, il a appris le latin, le français et l'anglais chez les Jésuites), Yared avait déjà conçu une musique aux accents orientaux pour les films Hanna K. de Costa-Gavras, Adieu Bonaparte de Youssef Chahine et Les Mille et une nuits de Philippe de Broca.
Il y a bien longtemps, deux enfants étaient bercés par la même femme. Azur, blond aux yeux bleus, fils du châtelain, et Asmar, brun aux yeux noirs, fils de la nourrice. Elevés comme deux frères, les enfants sont séparés brutalement.Mais Azur, marqué par la légende de la Fée des Djins que lui racontait sa nourrice, n'aura de cesse de la retrouver, au-delà des mers. Les deux frères de lait devenus grands partent chacun à la recherche de la Fée. Rivalisant d'audace, ils iront à la découverte de terres magiques, recelant autant de dangers que de merveilles...
------------ Dossier du film ------------
site officiel du film
http://www.azuretasmar-lefilm.com/
(Infos allo-ciné )
Présenté à Cannes
Azur et Asmar a été présenté en 2006 au Festival de Cannes dans le cadre de la Quinzaine des Réalisateurs, où il a fait l'événement. Le film a été projeté en numérique HD (ce qui constituait une première sur la Croisette), face à un public composé notamment de centaines d'enfants issus des Zones d'Education Prioritaire de la région. En 2005, quelques séquences de Kirikou et les bêtes sauvages avaient été présentées en Séance spéciale à Cannes. Azur et Asmar a également été vu au Festival du cinéma d'animation d'Annecy.
Il était une fois...
Michel Ocelot parle des thèmes qu'il a voulu aborder dans ce film : "Le sujet qui me tenait le plus à coeur ? D'une part, tous ces gens qui se détestent ? ils ont été élevés comme cela ?, qui se font la guerre, d'autre part, les individus, des deux côtés, qui ne suivent pas, et qui s'estiment, s'aiment au-delà des barbelés. C'est cela qui me touche au plus profond. J'ai d'abord pensé à la France et l'Allemagne, mais on l'a déjà tellement fait, et nous sommes désormais tellement en paix, que je n'ai pas eu envie de revenir à ce passé lamentable et révolu. J'ai envisagé ensuite d'inventer un pays ennemi, avec une fausse langue étrangère. Inventer un pays ennemi, quelle triste idée ! (...) Et j'ai pensé à la vie quotidienne, en France, et dans le monde. Il ne s'agissait plus de traiter d'une guerre déclarée, mais d'une animosité ordinaire, entre citoyens de souche et citoyens récents, et, poussant plus loin, mais parallèlement, entre Occident et Moyen-Orient. J'avais mon sujet ! Une réalité brûlante, à traiter en conte de fée merveilleux."
Ocelot ose la 3D
Pour la première fois, Michel Ocelot a eu recours à la 3D. Il a fait appel à la société Mac Guff, à qui on doit une série d'animation intitulée La Vie des bêtes (1987-1988) et qui a également travaillé sur les documentaires à succès L'Odyssée de l'espèce et L'Odyssée de la vie. Le patron de cette société, Jacques Bled, évoque sa collaboration avec Michel Ocelot : "Je me souviens que Michel m'avait parlé d'une des raisons qui l'a poussé à s'intéresser à cette technique. Il m'a dit : "Quand on dessine une animation et que l'on doit recommencer, il faut tout reprendre à zéro, alors qu'en 3D ont peut intervenir sur ce qui a été fait et corriger". Michel nous a transmis son goût de la précision et de la simplicité poétique, qui va à l'opposé de l'utilisation traditionnelle et historique de la 3D qui a été très démonstrative et spectaculaire." L'assistant réalisateur Eric Serre, collaborateur de longue date d'Ocelot, précise de son côté : "Nous fournissions (...) le même matériau de base aux infographistes que celui que l'on donne aux animateurs 2D : des dessins qui représentent les personnages sous tous les angles. C'est au moment de la transposition en 3D qu'il faut surveiller la manière dont le personnage va être adapté."
"Azur et Asmar" en chiffres
Azur et Asmar compte 1300 plans, mais ce sont pas moins de 13 000 dessins préparatoires qui avaient été élaborés au départ. On dénombre dans le film une centaine de personnages et le double de figurants. Michel Ocelot a écrit le premier état du scénario en 2 semaines. Pendant 1 an, il a rédigé un storyboard, tout en travaillant sur la documentation. 2 ans ont été nécessaires à la préparation de l'animation, au cours de laquelle "les 1300 plans du film sont définis chacun dans un dossier où l'on trouve le cadrage de l'image, les principales positions des personnages dans l'image, l'esquisse des décors, l'indication des dialogues et les mouvements de caméra". Ce travail a été fait par une équipe réduite, composée de 6 à 8 dessinateurs confirmés. Il a fallu ensuite un an et demi pour "la création des décors et l'animation proprement dite".
Un cinéma pour enfants ?
Roi du dessin animé à la française, Michel Ocelot refuse l'expression "films pour enfants" : "On m'a souvent demandé comment je faisais des films pour les enfants. Mon secret, c'est que je ne fais jamais de films pour les enfants, car les enfants n'ont rien à faire de films qui sont pensés uniquement pour eux ! Les enfants ont besoin d'apprendre le monde, de découvrir de nouvelles choses. Ils n'ont pas besoin de rester en territoire connu, ni d'avoir une compréhension immédiate. Mes films sont faits pour toute la famille et je suis ravi de réunir tout le monde. Il y a certaines choses que je ne dis pas crûment, parce qu'il y a des enfants dans le public, mais je dis tout. Je ne peux pas faire un film qui ne m'intéresserait pas moi, aujourd'hui. Je suis mon premier spectateur, adulte et enfant, car j'ai tous mes âges en moi !"
Princes et princesses d'Orient
Pour la préparation du film, le réalisateur s'est rendu dans les trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie). Pour l'aspect architectural, il s'est inspiré des mosquées d'Istanbul mais aussi de monuments d'Andalousie. Les costumes ont été imaginés à partir de modèles issus de la civilisation persane, datant plus précisément du XVIe siècle (l'époque séfévide). Il s'est également nourri de peinture européenne, empruntant aux Flamands comme Van Eyck, ou à Nicolas Fouquet et aux Frères de Limbourg. L'oiseau du film (qu'on retrouve sur l'affiche) rappelle le simogh, oiseau fabuleux présent dans les contes persans. En revanche, le récit lui-même ne s'appuie pas sur un conte déjà existant : les personnages tels que la Fée des Djins ou le Lion écarlate aux griffes bleues sont nés de l'imagination de Michel Ocelot.
Les figuiers arrachés
Au départ, Michel Ocelot avait inséré dans ses décors plusieurs figuiers de barbarie, semblables à ceux qu'il avait photographiés au Maghreb. Mais lorsqu'il a appris que ces plantes, d'origine américaine, n'existaient pas au Moyen-Age, il a dû les supprimer.
No comprendo
Lorsque les personnages s'expriment en arabe à l'écran, leurs propos ne sont pas-sous-titrés. Le réalisateur justifie ce choix audacieux : "J'ai pensé dès le début à l'obstacle des langues, car je voulais montrer l'état d'émigré, où la barrière du langage est une difficulté majeure. Ainsi, dans certains passages, je ne cherche pas à faire comprendre, pour qu'on se sente un peu perdu. Mais la plupart du temps, j'alterne les deux langues dans le dialogue, et une réponse renseigne sans équivoque sur la question. Je trouve aussi que cette absence de sous titres est une élégance... Et c'est également un cadeau que je fais aux enfants, entendre plusieurs langues. Je pense que c'est un évènement sonore séduisant."
Timsit sur la bonne voix
Pour le choix des comédiens qui allaient prêter leur voix aux personnages, le réalisateur a fait un premier tri à l'aveugle. C'est ainsi qu'il a décidé, pour le rôle de Crapoux, de faire appel à Patrick Timsit sans connaître son nom. Ce n'est pas la première fois que le comédien et humoriste se livre à cet exercice : on a pu entendre sa voix dans les versions françaises d'Hercule, Atlantide, l'empire perdu et Gang de requins.
Hiam Abbass, une coach mise à l'épreuve
Dans un premier temps, l'actrice Hiam Abbass avait été engagée uniquement comme coach pour la langue arabe, un travail qu'elle a effectué sur plusieurs autres films, dont Munich et Babel. Elle devait par exemple conseiller le réalisateur au moment du casting, en évaluant les compétences linguistiques des prétendants. Mais après la lecture du scénario, elle lui a aussi fait part de son désir de prêter sa voix à Jénane, la mère d'Asmar (et nourrice d'Azur...). Pourtant, Michel Ocelot a préféré chercher une autre personne. "Ça a été difficile pour moi, surtout quand nous avons organisé un casting à Tunis, puisque Michel ne trouvait pas son bonheur parmi les comédiennes que nous avions vues en France. Il a fallu faire passer des essais à des comédiennes de théâtre renommées, et quand j'en parlais au téléphone avec Michel, je lui disais "Tu vas voir, au final je vais quand même être la meilleure pour ce rôle !". On en riait ensemble, c'était une boutade. Parmi les seize comédiennes que j'ai rencontrées là-bas, il y en a une qui lui a vraiment plu. Et là, c'est vrai que ça a été dur pour moi (...) Je crois que ce qui a "bloqué" Michel en ce qui me concerne, c'est qu'il ne voulait absolument pas voir les gens avant d'entendre leurs voix (...) Un jour, à Paris, alors que je sortais d'un tournage de film, j'ai allumé mon portable et entendu un message qui disait "Hiam, bonjour, c'est Michel. Puis-je avoir l'honneur de vous proposer le rôle de Jénane ?"
Bon voyage musical...
La musique, très présente dans Azur et Asmar, est signée Gabriel Yared, l'un des plus célèbres compositeurs du cinéma français (Camille Claudel, 37°2 le matin, Bon Voyage). Concerné par le thème du dialogue entre les cultures (né au Liban, il a appris le latin, le français et l'anglais chez les Jésuites), Yared avait déjà conçu une musique aux accents orientaux pour les films Hanna K. de Costa-Gavras, Adieu Bonaparte de Youssef Chahine et Les Mille et une nuits de Philippe de Broca.
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