"La mémoire des anneaux" (Sur Haïti)

Ce mercredi la séance a été placée sous le signe de Haïti.
Dans le cadre de la semaine de l'abolition de l'esclavage.
Une bonne vingtaine de spectateurs sont restés pour la chanson, et la projection du film. Des questions ont été posées.

Au programme :

Chanson :

Elisabeth Quemeneur a chanté en créole "Rassemblement" de Toto Bissainthe.
Elle nous a expliqué l'importance du vaudou qui est la mémoire de la culture africaine que les haïtiens ont su précieusement gardée comme un patrimoine après que ces populations furent déportées et réduites à l'esclavage

"Rassemblement" exprime la souffrance de ce peuple mais c'est un hymne à la liberté.

(Voir plus bas la traduction des paroles de la chanson Rassemblement du créole en français ).


Projection : "La mémoire des anneaux"

André Lebot projette son film sur Haïti " L
a mémoire des anneaux"
André nous a expliqué de quelle façon il a réalisé son documentaire à partir de la parole d'un jeune haïtien tout juste arrivé à Nantes. Le film reprend plusieurs étapes du parcours historique de ses ancêtres. Il fait référence à la culture africaine dont ce jeune homme revendique l'héritage. Il explique comment la culture et les valeurs de Haïti viennent de l'Afrique. Mais aussi que nous venons tous de l'Afrique.
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Le jeune homme qui sert de narrateur explique le commerce triangulaire des esclaves. Il fait mention de Toussaint Louverture, le libérateur révolutionnaire noir de Haïti. Puis il décrit le contexte moderne de Haïti. Enfin il finit sur une note optimiste. Notamment sur les apports des deux cultures française et haïtienne l'une pour pour l'autre.

(Voir plus bas le déroulant du film ).


Renseignements sur l'esclavage et son abolition :
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histoire de l'esclavage à Nantes
La maison de l'Outre Mer Nantes
reportage vidéo de France3

Un Livre : Journal d'un négrier au XVIIIe siècle - Capitaine William Snelgrave
- Gallimard collection Témoins

Publié en 1734 en Angleterre et aussitôt traduit en français l'année suivante, ce récit original d'un capitaine négrier anglais, retrouvé dans la bibliothèque de Tocqueville par Pierre Gibert, un des éditeurs de sa correspondance, apporte une information de première main sur la traite des Noirs entre la côte de Guinée et les Antilles.

S'il est rédigé avec un talent de narrateur plutôt inhabituel qui conjugue de véritables qualités d'historien, d'observateur, d'ethnologue avant la lettre avec celles de conteur d'aventures, il s'affiche clairement au service d'une thèse : la légitimation de l'esclavage.

Mais en témoignant de la sorte de ces pratiques commerciales, maritimes et politiques de grande envergure, il révèle à son corps défendant le malaise qu'il éprouve comme il démontre la pertinence des objections qui lui sont faites.De ce singulier plaidoyer qui se détache de la production, d'ailleurs assez rare, des journaux de bord de marchands d'esclaves, Pierre Gibert présente, dans une introduction éclairante, l'indispensable édition critique.


Une émission de radio
très intéressante audible jusqu'au 17 juin : "Un négrier au XVIIIème siècle"
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/repliques/fiche.php?diffusion_id=61995


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Les Paroles de la chanson "Rassemblement"
(chantée a capella par Elisabeth Quemeneur)

Je vais faire un rassemblement
Et je saurai ainsi ce qui est arrivé à mon pays
-
Mon frère,
ils nous ont noués de misère.
Comment sortir de ce labyrinthe
Dans cette marche dans la nuit je les ais vus
Dans cette marche dans la nuit j'ai rêvé d'eux
Dans cette marche dans la nuit
Les vieux nègres marrons m'ont appelé
Ils m'ont dit
Ne pleure pas ti-maman, ne pleure pas
Rapelle-toi ce qu'a été la terre d'Haïti
Rapelle-toi, Haïti fut Maman liberté
Si elle tombé elle se redressera.

Déroulant du film de andré Lebot :


Un jeune noir de Haïti fraîchement débarqué à Nantes sert de narrateur. Avec son récit, la revendication de sa culture et de son héritage, nous faisons une remontée à partir de l'origine africaine et de l'histoire du peuple haïtien, jusqu'à aujourd'hui; de part et d'autre du grand océan. Le documentaire s'illustre des images de Nantes et d'autre part des illustrations de Haïti prises dans des peintures ou bien des photos d'actualités.

D'où venons-nous ? Une introduction pour mentionner d'où nous venons et particulier les haïtiens qui ont gardé une partie de la culture : L'Afrique.
- un retour vers l'histoire à partir de la découverte de l'Amérique par Christophe Collomb.
Avec d'abord des cartes du commerce triangulaire des esclaves.
Il y a de nombreuse illustrations : des peintures, des gravures. On voit des archives du fameux et pas moins infâme Code noir.
- On voit le début de la résistance des esclaves en Haïti.
- Puis on fait référence à Toussaint Louverture, un héros noir de la libération du peuple haïtien que la révolution française a d'abord soutenu.
Puis on retourne à la société moderne de Haïti. La musique d'ambiance devient émouvante. On y fait y référence à la dictature des Duvallier les sinistres papa doc et baby doc), aux tontons macoutes - leur escadrons de la mort terrorisaient la population haïtienne.

Qui sommes-nous ?
On fait un rapprochement entre l'esclavage d'hier et l'oppression d'aujourd'hui.
- Puis on parle de la pêche la grande ressource de la population, de la culture vivrière sans mécanisation, à la main. On parle aussi des femmes. On y a emploie le mot de négresse haitienne, de leur beauté certes mais surtout de leur courage et de leur force - et j'ai bien aimé qu'on ait pas de pudeur sur ce mot de négresse.
- On revient sur le motif de la grande origine : l'Afrique et ses cultures. Les différents noirs qui se déchirent entre eux, viennent pourtant du même continent, l'Afrique. "Mon pays" dit le jeune homme haïtien.
- Les religions : on fait allusion à la coexistence du vaudou et du christianisme, un peu au syncrétisme.
- L'art et la culture : Haïti a une belle culture populaire bien vivante, il y a des peintres, des musiciens. Cet art raconte exprime les racines et l'histoire du peuple haïtien.

allons-nous ? Deux cultures, deux continents : On finit sur les rapports entre culture française et culture Haïtienne qui ne sont pas dit le jeune homme opposés incompatibles. Sur la question de l'intégration de l'exilé en France. Sur le mélanges des bienfaits des deux couleurs. Le combat pour la mémoire est celui pour l'avenir et la liberté. La révolte nécessaire contre les oppressions et les injustices.

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