Commentaire suite à une remarque d'André Lebot
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Je profite d'une remarque d'André suite à la projection pour faire ici une analyse de cinéma. Puis pour dire la sagesse que nous pourrions retenir du film Billy Elliot.
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Elévation et poids social :
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André met en rapport deux images vers la fin du film : celles des mineurs qui redescendent dans leur ascenceur au fond de la mine (un plan remarquable). Et l'image finale du film, celle de Billy devenu danseur qui s'élance dans les airs. Image sublime.
Avec la première image on descend vers le bas de la mine (des profondeurs de la société) tandis que dans la deuxième on s'élève vers le haut (l'élévation personnelle et humaine). Ca résume assez bien le film. Et montre qu'un bon film construit des métaphores (des images poètiques de la situation) ici l'abaissement et l'élévation. Sublime ? Mais voyons ça de plus près.
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Sublime vous avez dit Sublime ?
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La sublimation c'est une notion chère à Sigmund Freud, le père de la psychanalyse. Une illustration de la signification qu'il en donne serait dans le film celle que l'on voit au moment de la bataille avec le pelochon de Billy avec Debby la fille de Mme Wilkson la prof de danse.
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C'est une séquence à la fois émotionelle et comique. Pourquoi cela nous touche t il ? :
C'est que Billy exprime la violence qu'il subit de son contexte familial ; il la transforme dans cette explosion de plume au ralenti.
La sublimation c'est alors aussi le face à face de Debbie et Billy, dans le contraste entre le geste très tendre de la jeune fille vers la joue encore rouge d'explosion de colère de Billy dans un apaisement.
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La tonalité drolatique de la séquence provient de ce que Billy explose ainsi en faisant valoir que la famille de Debbie Wilkinson est une famille de dingues, presque d'anormaux. (effectivement le père est au chômage. Alors que l'on se rend compte à sa démonstration de colère que ça ne va pas mieux dans sa propre famille dont il traduit par son geste le malaise.
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Le cygne, les plumes, la légèreté
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Dans la métaphore on notera que la tapisserie à l'arrière de cette petite dispute est ornée de cygnes et que les plumes du traversin volent partout dans la pièce. Des plumes de cygnes en quelque sorte qui renvoient au conte du lac des cygne, ce ballet que dansera Billy à la fin, et dont Mme Wilkinson lui dira l'histoire. On verra donc ces plumes au jambes de Billy à la fin sur la dernière image à laquelle André Lebot faisait allusion. Avec un même ralenti image.
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Alain
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