Walk the line
Film américain. 2006 (2h 17min. ) Drame Musical Réalisé par James Mangold Avec Joaquin Phoenix, Reese Witherspoon
Le rock a résonné dans la salle du restaurant Pierre Landais
Il fallait être patient et suivre la lente descente aux enfers, interprétée avec retenue par Joachin Phoenix. Pour remonter au final au bout de deux heures avec une des plus belles séquences d'amour de l'histoire du cinéma.
Les racines musicales
Nous savons que les racines du rock sont multiples : la folk music américaine, de culture blanche comme la musique dite "western" ou la blue grass qui a subit les influences des diférentes cutures des colons européens, comme par exemple la musique irlandaise. John Ford dont nous verrons la semaine prochaine "La prisonnière du désert' a des ascendances irlandaises ". Mais on reconnaît aussi bien le fameux "Yodel" suisse ou Bavarois.
Ce que l'on sait moins c'est que le rock est d'abord historiquement une invention noire. Les débuts du rock s'enracinent dans le blues des noirs. Enfin le rock comme nous le voyons un peu dans le film vient de la culture urbaine des jeunes générations. En effet le fameux Sam Phillipps producteur que l'on voit dans le film Walk the line après avoir enregistré des disques avec des jeunes noirs au début des années 50 a laissé la place aux jeunes blancs pour avoir un public plus nombreux et prétendre à un marché plus important. Ce qui n'enlève rien à l'apport des jeunes musiciens blancs du rockabilly.
Pour finir Johnny Cash a certes participé à leur aventure mais il se situe de façon plus large dans la lignée du folk song. C'est ainsi qu'il est adulé par exemple par Bob Dylan qui aussi repris en particulier un des papes de la folk music : Woody Guthrie. Son influence est considérable.
Une remarque d'André Lebot en fin de séance
André a répéré à juste titre que les scènes de spectacle sont filmées entre les deux personnages prioncipaux. Jamais du point de vue de la salle. Effectivement l'intention du réalisateur James Mangold, est de nous faire vivre l'évolution dessentiments de Cash et de ses rapport avec June Carter qui deviendra sa femme, depuis l'intérieur leur rapprochement progressif. Nous n'adoptons jamais le regard du spectateur. Les gros plans fréquents sont souvent accompagnés de lents travelling avant presque imperceptibles qui font que nous rentrons dans l'intimité des sentiments des personnages.
James Mangold a demandé à ses acteurs dans ces conditions de plutôt en faire moins qu'en faire plus au niveau du jeu. Le film est tout en finesse. Il ne fait pas des personnages des icônes historiques, cela reste toujours à un niveau humain. Il n'y a pas de superbe -sauf un peu au moment du concert à la prison de Folsom. Une humanité sous-tendue par la perte d'un frère, par le rejet d'un père, et par l'amour du femme qui prend la place de ce vide. Un vide que ne peut combler une relation inaboutie avec la première femme, ni les amphétamines qui lui aident un temps à tenir le coup puis l'amène à sombrer. L'amour plus fort que l'adiction.
Il y a dans les paroles de Johnny Cash, , une allusion constante à la passion. Et on sent en écoutant les mots de ses "lyrics" que même la présence June Carter à ses côté en réalité n'a pu complétement soigner l'homme. Il y a de la tragédie chez lui, qui épouse la complainte venue du blues, comme une souffrance jamais éteinte qui prend une valeur universelle reconnue par nombre de musiciens à la fin de sa vie. Quelque chose qui vient des tripes. Et on l'a dit a plusieurs reprises. Quelque chose de sombre qui est ramené à la lumière.
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Résumé
En retraçant le destin du chanteur country-rock Johnny Cash, Walk the line évoque la naissance d'un nouveau style d'artiste, celle d'un homme qui au-delà de ses colères, des ravages de la dépendance et des tentations du statut de star, a tout dépassé pour devenir une icône. C'est aussi le parcours d'un homme qui, du fond de la période la plus noire de sa vie, a été porté par une histoire d'amour fusionnelle avec June Carter. Leur passion a nourri son art tout au long de sa vie.Cette saga est marquée par les thèmes qui feront la force de la musique de Cash etde son style minimaliste : la mort, l'amour, la trahison, le péché, l'espoir et la foi.
Ils partirent trop tôt
Johnny Cash et June Carter avaient respectivement choisi les comédiens Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon pour les incarner à l'écran. Malheureusement, ils ne purent voir le résultat final. Le chanteur-guitariste décéda en effet le 12 septembre 2003 à la suite de complications dues au diabète, tandis que sa compagne trouva la mort le 15 mai de la même année à cause de problèmes cardiaques.
Pas de playback pour Joaquin et Reese !
Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon ont interprété eux-mêmes les chansons du film. Le comédien, qui prête ses traits à Johnny Cash, a d'ailleurs appris à jouer de la guitare pour ce rôle. Pour cela, les deux acteurs ont subi un "camp d'entraînement intensif au rock'n roll" qui incluait des leçons de musique, des temps individuels d'exercice et de répétition, des temps de travail en groupe avec orchestre, et des sessions d'enregistrement. Le réalisateur explique:"Les acteurs qui n'étaient pas musiciens le sont devenus, et les musiciens sont devenus des acteurs, chacun ayant l'avantage d'être soutenu et encouragé par les autres".
La ligne du son
Le réalisateur a fait appel au producteur de musique T-Bone Burnett pour la bande originale de son film. Ce dernier est né à Saint Louis, Missouri, berceau du blues et du rock. Lauréat d'un Grammy et nominé aux Oscars, T-Bone Burnett est notamment un spécialiste de la country qui a travaillé avec Ethan Coen sur O'Brother et The Big Lebowski , ou encore des films comme Retour à Cold Mountain et Don't come knocking.
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June et Johnny en pleine lumière
Le style visuel du film part d'une minutieuse reconstitution des décors, costumes et accessoires de l'époque filmée. Les concerts constituent une partie importante du film. Pour ceux-ci, le directeur de la photographie Phedon Papamichael a principalement tourné (en super 35) caméra à l'épaule avec un grand souci de simplicité: "J'ai tout de suite remarqué qu'il n'y avait ni lumière ni paillettes dans ses prestations, elles étaient très basiques et brutes, avec une mise en lumière scénique très primitive. Je voulais garder cette sensibilité. Je ne voulais pas faire de ce film une biographie épique glamour. Ma plus grande préoccupation sur le plan visuel a été de conserver la pureté et la réalité". De son côté, le chef décorateur David Bomba a dû créer 90 décors différents pour le film, visitant pour cela plusieurs des anciens domiciles de Johnny Cash, dont la maison de son enfance à Dyess, dans l'Arkansas, et la "roundhouse" de Hendersonville, dans le Tennesse. Il observe: "C'était impressionnant de pouvoir visiter les lieux où il a vécu et à partir de là, d'en tirer le plus possible du caractère réel de sa vie. Nous avons voulu notamment souligner le contraste entre ses deux vies, l'une qui était près de la terre et de la nature dans l'Arkansas et le Tennesse, et l'autre dans cet univers de musique rock électrique, qui bouge à cent à l'heure". Enfin la chef costumière Arianne Phillips, qui fut notamment styliste pour Madonna, Courtney Love et Lenny Kravitz, s'occupa de la garde-robe de Joaquin Phoenix, qui change 56 fois de costume dans le film. Pour la préparation du film elle a eu accès à de nombreux souvenirs de famille des Cash, et a mené ses propres recherches, avec l'aide des fans du chanteur et de collectionneurs. Elle confie que la garde-robe de "L'homme en Noir" est restée très actuelle : "Il est vraiment étonnant de voir combien ses vêtements sont toujours tendance aujourd'hui. Même si tout vient authentiquement des années 50 et 60, ces vêtements nous parlent encore, ils ne donnent pas l'impression d'être datés. C'est la marque d'un grand style".
Une question de fidélité
La productrice du film Cathy Konrad collabore depuis de longues années avec le metteur en scène James Mangold. Elle est ainsi la productrice des précédents films du metteur en scène depuis son second film Copland, suivi d' Une vie volée, Kate & Leopold ou encore le thriller Identity. Par ailleurs, Cathy Konrad encourage l'émergence de jeunes talents en produisant les films de réalisateurs débutants. Elle a ainsi aidé aux premiers pas de Larry Clark avec Kids et Alexander Payne avec Citizen Ruth. On lui doit aussi la production de Wide Awake de M. Night Shyamalan ou Mrs. Tingle de Kevin Williamson.
Un projet de longue date
Les producteurs mirent quatre ans pour acquérir les droits de cette histoire et quatre autres années pour développer le film, avec ou sans l'accord des studios Columbia Pictures qui se désengagèrent finalement du projet.
Retour à Folsom
Le film a été projeté aux détenus de Folsom Prison, trente-huit ans après la venue de Johnny Cash au pénitencier pour son mythique concert du 13 janvier 1968, devant 2000 détenus.
Des seconds rôles très rock'n roll
La plupart des personnages historiques du film sont interprétés par des stars de la chanson américaines, chanteurs de rock ou de country, qui trouvent souvent pour la première fois leur emploi au cinéma. Ainsi Elvis Presley est incarné par Tyler Hilton, 21 ans. Waylon Payne, 31 ans, joue Jerry Lee Lewis, tandis que Roy Orbison est interprété à l'écran par Johnathan Rice, chanteur-compositeur d'origine anglaise.
La mère d'une légende
Pour incarner à l'écran Carrie Cash, la mère du chanteur, le réalisateur a choisi l'artiste rock et country Shelby Lynne , qui fait ici ses débuts au cinéma. Elle a grandi en écoutant les chansons de Johnny Cash. Elle-même a composé une chanson le jour de la mort du chanteur, Johnny meet June. L'actrice-chanteuse explique : "J'ai été une fan toute ma vie, non seulement de sa musique, mais de Johnny en tant que figure, que repère. C'est quelqu'un qui a eu de gros problèmes dans sa vie mais qui a toujours inspiré les autres".
Deux ouvrages à l'appui
Pour apporter le maximum d'authenticité à cette histoire, James Mangold s'appuya sur deux livres écrits de la main même de Johnny Cash : The Man in black et Cash : an autobiography. Mangold et sa productrice ont passé beaucoup de temps avec les vrais June Carter et Johnny Cash afin de tourner un film qui leur soit le plus fidèle possible.
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