Réalisé par Steven Spielberg
D'après une nouvelle de Richard Matheson
Avec Dennis Weaver
Durée : 1h 32min.
Année : 1971
Résumé :
Sur une route californienne, un modeste employé de commerce se voit pris en chasse par un énorme camion. Une course-poursuite effrénée s'engage...
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Autour du film :
Premier film de Steven Spielberg, âgé de 25 ans. Ce film est dédié à la télévision, mais après le succès de sa diffusion sur ABC, en novembre 1971, il est repris en salles.
Le tournage, commencé le 13 septembre 1971, a duré 13 jours. Le travail du montage a pris fin au début d'octobre.
Le tournage a eu lieu au nord-est de Los Angeles. Le Chuck's Cafe existe toujours. Le bâtiment est devenu un restaurant français nommé Le Chêne et est situé à quelques kilomètres d'Acton.
Steven Spielberg avait remarqué l'excellent jeu de Dennis Weaver dans La Soif du mal d'Orson Welles, où il jouait le gardien du motel. C'est ce qui lui a donné l'envie de lui donner le rôle de David Mann.
Critique de "Ecran noir" :
De son premier film en format long, Steven Spielberg le qualifiera " d'ésotérique ". Même s'il a été initialement produit pour la télévision, le réalisateur le considère bien comme son premier film de cinéma. Il a été tourné dans des conditions cinématographiques et le film a ainsi pu sortir en salles en Europe.Le succès a été immédiat, tant à la télé qu'au cinéma. Un phénomène reconnu par la profession, jusqu'à David Lean, que Spielberg admire par dessus tout, qui y voit un " jeune réalisateur brillant ".
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L'histoire a été écrite par un auteur de Science-fiction, Richard Matheson, et publiée dans Playboy. De ce qu'on sait, il ne s'intéressait pourtant pas beaucoup aux filles à cette époque là. Duel est un matériau riche en suspens, tension angoissante, et cinématographiquement idéal.
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Spielberg prend le parti pris de ne pas montrer le chauffeur du camion, faisant de l'engin l'ennemi physique, le réel méchant. Il est filmé comme s'il était gigantesque, impressionnant, monstrueux. On commence déjà à deviner quelques thèmes du cinéaste.
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S'il oppose classiquement sa vision de l'homme contre la machine (et traite déjà un propos humaniste), il explore davantage une masculinité défaillante, fragile, une virilité orgueilleuse et impotente. Il utilise pour personnifier le mâle contemporain affaiblit (avec quelques années d'avance sur la réalité sociale) un Américain moyen. C'est le héros " spielbergien " par excellence.
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Il est confronté à une situation extraordinaire, qui le dépasse, qu'il se doit de surpasser. Le camion rappelle, lui, les menaces non humaines des films à venir : robots, dinosaures, requins, serpents, avions… Bêtes ou objets immondes dans leur horreur.On remarque aussi, avec la séquence du bus scolaire, l'utilisation cruelle des enfants à des fins cinématographiques. La face obscure de Spielberg est déjà présente puisque c'est le camion qui les " sauvera ". Entre temps, avec un certain sadisme, le cinéaste nous aura fait croire au contraire.
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Duel est donc cohérent avec ce qui suivra. En y ajoutant des réflexions intérieures en guise de monologues, le réalisateur obtient un résultat étonnant de film d'auteur spectaculaire. L'expérience est sensationnelle, cauchemardesque. D'explosions en destructions, Duel est " trash " mais remarquablement cinégénique et " cinégénial ".
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La course-poursuite est légendaire a été réalisé avec une grande liberté, notamment parce que l'équipe était loin des influences des décideurs de Universal, mais aussi parce que les coûts de production étaient très faibles.
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Le réalisateur a filmé ce duel entre l'automobiliste et le camion tel un western : décor aride et sableux, bars au milieu de nulle part. On est assez proche de Sergio Leone. Le duel est sous le soleil exactement, le long de routes infinies. Il y a l'homme solitaire et la machine diabolique. L'homme est là pour renaître après une traversée du désert.
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Duel est un film noir ; au delà de son aspect violent, le film est complètement suicidaire dans son esprit. Y compris dans sa construction. Après tout, Spielberg a failli en faire un film muet et n'a conservé qu'une quarantaine de lignes de dialogues. Le chauffeur du camion n'est pas visible parce que très tôt il est apparu qu'il était impossible de le filmer à cause de la réverbération du soleil.
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Formellement, il se rapproche assez d'une autre expérimentation fantastique de l'époque : " THX 1138 ", d'un certain George Lucas. Bien sûr le film est avant tout une preuve de la maîtrise cinématographique du prodige. La version cinéma est réputée moins parfaite, à cause de l'intervention de la femme du personnage principal. Il n'empêche que Duel a permis à Spielberg de passer son premier examen de passage avec brio.
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Autres Critiques
- la revue Starfix : ICI
- La revue Il était une fois le cinéma : ICI
Filmographie de Steven Spielberg
Sugarland Express (1974) • Les Dents de la mer (1975) • Rencontres du troisième type (1977) • 1941 (1979) • Les Aventuriers de l’arche perdue (1981) • E.T. l’extra-terrestre (1982) • Indiana Jones et le Temple maudit (1984) • La Couleur pourpre (1985) • Empire du soleil (1987) • Indiana Jones et la dernière croisade (1989) • Always (1989) • Hook ou la Revanche du Capitaine Crochet (1991) • Jurassic Park (1993) • La Liste de Schindler (1993) • Le Monde perdu : Jurassic Park (1997) • Amistad (1997) • Il faut sauver le soldat Ryan (1998) • A.I. Intelligence artificielle (2001) • Minority Report (2002) • Arrête-moi si tu peux (2002) • Le Terminal (2004) • La Guerre des mondes (2005) • Munich (2005) • Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal (2008) • Tintin (2009) • Lincoln (2010) • Interstellar (2011)
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