Réalisé par Terence Malick en 1978
Durée : 01h33
Avec : Richard Gere, Brooke Adams, Sam Shepard
Directeur de la photographie : Néstor Almendros
Résumé :
En 1916, Bill, ouvrier dans une fonderie, sa petite amie Abby et sa sœur Linda quittent Chicago pour faire les moissons au Texas. Voyant là l'opportunité de sortir de la misère, Bill pousse Abby à céder aux avances d'un riche fermier, qu'ils savent atteint d'une maladie incurable. Mais Abby finit par tomber amoureuse du fermier, ce qui déjoue les plans de Bill…
Mythe et Malick : Qui est ce Malick ?
avant de voir "The Tree of life"
avant de voir "The Tree of life"
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La critique :
Splendeur plastique et planante, Les Moissons du ciel, de Terrence Malick, resurgit des limbes seventies du cinéma. Avare de dialogues, le film fut un échec commercial qui plongea le réalisateur dans une retraite de vingt ans. Il contient pourtant déjà ce qui fera la beauté de La Ligne rouge ou du Nouveau Monde..../...
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Commentaires :
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Michèle 26 Mai
C'est du bel ouvrage ce film, je trouve et cette programmation colle à l'actualité cinématographique.
Cannes m'entends-tu ? Me vois-tu ? Je mets mes lunettes et je cours bouffer avidement les images ! Sans rire, je serai bien venue moi !
Alain 26 Mai 2011
Le ciel depuis une heure quand on regarde sur la perspective de l'Erdre, c'est comme un paysage américain!!
Jai lu "Le Colosse de Maroussi" en pensant que le petit amphithéâtre romain à ciel ouvert de mon enfance, était celui grandiose d'Epidaure. Des gradins, Des cigales et des pins. Ce sont les peintres qui font la nature.
Et Nestor Almendros qui a fait la photo des moissons du ciel, j'ai une affection spéciale pour lui.
Je lis sa bio à l'instant et j'apprends qu'il avait une orientation homo (il est mort du sida en 1992). Il a remporté l'oscart de la meilleure photo pour les moissons du ciel mais aussi récompensé pour "Le dernier métro" de Truffaut.
Par ailleurs Il s'est fait remplacer les dernier jours du tournage des "moissons du ciel " car il s'était engagé auprès de Truffaut pour "L'homme qui aimait les femmes"
Michèle 26 Mai 2011
Alain, Il me semble me souvenir avoir lu quelque part que ce photographe avait de graves problèmes de vue, c'est vrai ?
Alain 26 Mai 2011
Néstor Almendros était en fait en train de perdre la vue au moment où le tournage débuta, et pour choisir ses cadrages, « il faisait prendre par un de ses assistants des photos au Polaroid de la scène, qu'il examinait ensuite à travers ses épais verres de lunettes. »
Almendros raconte que Malick voulait « un film très visuel, où l'intrigue serait dévoilée par les images elle-mêmes. Très peu de gens veulent vraiment donner cette priorité-là à l'image. D'habitude le réalisateur donne la priorité aux acteurs et à l'intrigue, mais ici l'intrigue est racontée visuellement » (dans "Un homme à la camera").
Anne-Marie 27 Mai 2011
Ce sont les images des « moissons du ciel » que j’ai vu au Concorde l’été dernier qui m’ont conduites vers Nestor Almendros, j’ai vu cette semaine « tree of life », les images envoutantes ou aigües, splendides qui m’ont comme trop nourrie et presque gênée—je n’ai pas pensé que c’était un volonté délibérée du réalisateur—m’interrogent à nouveau sur le dialogue réalisateur/chef(s) opérateur(s), sur le comment et pourquoi on elles sont proposées/imposées au spectateur. …Enfin je suppose que c’est le b.a.ba du cinéma n’est ce pas ?
Qu’est ce que peindre ou voir quand on est presque aveugle c’est aussi un beau sujet de réflexion…
Alain 27 Mai 2011
Certains réalisateurs sont plus "plastique" que d'autres, plus peintres.
Tandis que d'autres sont plus dans l'adaptation, d'autres la direction d'acteurs et la dramaturgie (Renoir) Ou bien dans la stylistique - montage et raccords (O. Welles). Ou encore dans la musique (Kubrick).
Je trouve que c'est un signe que le metteur en scène de théâtre Bob Wilson joue dans "les moissons du ciel". Bob Wilson a dépouillé le théâtre du texte, au profit de la mise en scène de l 'espace, c'est un cas extrême du théâtre. Serge Kaganski des Inrtrocks (voir le lien plus haut, écrit à prpos des Moissons : "Malick privilégiait les plans d’ensemble, réduisait les dialogues au strict minimum, s’intéressait davantage à la communauté et à l’humain resitué dans son vaste environnement qu’aux individus. On peut comprendre que Gere ait pu se sentir délaissé. Malick envisageait les acteurs comme les rouages d’un ballet plutôt que comme des personnages à creuser. "
C'est un des cas extrême du cinéma ? Faut pas exagérer! il y a bien d'autres réalisateurs qui sont sur la limite d'un art qui est comme l'opéra un art total, c'est à dire à la charnière au croisement de plusieurs autres arts : la musique, le théâtre, la photographie, la littérature, l'architecture. certains sont plus auditifs plus musicaux etc, Malick lui-même est un photographe. (c'est ce que dit Almendros)
pour finir avec les Inrocks
"Malick a plus de mal à donner épaisseur et chair à ses personnages, comme à leurs relations et rapports de force. En même temps, on ne peut s’empêcher de penser que cette distanciation (soulignée par la voix off, motif récurrent chez Malick), cette façon de ne pas surligner un scénario tracé en pointillés ou de dessiner un personnage en deux coups de crayon relevaient de la volonté du réalisateur, que cette évanescence du récit définissait son style et sa modernité".
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