vendredi 8 juin-"Zabriskie-Point"



Zabriskie point  
réalisé par Michelangelo Antonioni  1970
1h45

musique : Pink Floyd et Jerry Garcia

résumé :  Une étudiante idéaliste et un militant plus radical se croisent dans la vallée de la Mort pendant les troubles étudiants des années 1960 aux États-Unis.

Los Angeles, 1969. La contestation grandit dans les milieux universitaires. Marc, un jeune homme solitaire, est prêt à mourir pour la révolution mais il se refuse à mourir d'ennui. Révolté par les arrestations arbitraires, il achète un pistolet pour se protéger. Témoin d 'une fusillade au cours de laquelle un étudiant noir est abattu par un policier, il s'apprête à riposter quand soudain le policier est abattu. Craignant d'être poursuivi pour un crime qu'il n'a pas commis, il s'enfuit dans le désert à bord d'un avion volé... 

COMMENTAIRES après le film 
 
Anne-Marie :
Les images qui me restent sont les plans des objets en suspension, les lignes des itinéraires qui se côtoient et se croisent –hasard et stratégie, métaphore des rencontres. Les explosions terre et feu la poussière, la fumée. Le monde est abstrait excepté les longs cheveux de Daria
Prochain film : touchez pas au grizzly, burlesque ? à vos caméras !!
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Alain
J'ai trouvé le point de vue de Fernand assez juste, pendant le débat au restaurant social. Antonioni et Ozu sont deux mystiques. "Visionnaire" dit Fernand à propos du personnage féminin de Zabriskie point.

 Effectivement La fille, quoique juvénile, est le personnage le plus intéressant; et le gars sûr de lui est au fond complètement perdu. Il a un côté Pierrot le fou. Alors que que ce qui intéresse Godard c'est le milieu que le personnage masculin tisse avec un autre en opposition à un contexte, ici c'est l'inverse. On suit de façon indépendante les deux qui ne se croisent finalement qu'à peine. Leur rapprochement est une incidence et vaut pour l'Ouvert de leur situation " au bout du monde" dans lequel ils semblent venir se ployer. Un film simpliste ? On le lui a reproché. Je dirai plutôt simple. Et justement c'est le "simple" que Ozu explore de façon tout aussi rigoureuse et formelle - d'où le sentiment effectivement d'une abstraction au cœur du plus matériel et terre à terre. 
Dans le cas d'Antonioni, le matérialisme du monde au sens propre et figuré - les figures des objets éclatés au ralenti qui s'élèvent et retombent en apesanteur. Dans le cas de Ozu c'est la vie quotidienne, la tradition, la famille qui s'élève à l'abstraction dans une épure formelle admirable. Ce qui fait qu'on a cru que Ozu était un cinéaste traditionaliste. Dans les deux cas je crois que ce qui les intéresse c'est comment le contexte, le monde, vient excentrer les personnages pour les remettre dans une dimension de "création", de créatures sans dieu. Antonioni et Ozu sont les deux grands poètes du cinéma, deux mystiques. 

Nous pouvons passer "Profession reporter" une autre fois. En revanche passer un Ozu au restaurant social dans l'ambiance un peu éclatée d'attention diffuse ? Mais j'ai été surpris de la concentration des spectateurs au moment des séquences ou des plan silencieux du film, ou Antonioni nous fait ressentir intensément un espace "existentiel". Donc pourquoi pas Ozu. On est souvent surpris au restaurant social.  Super d'avoir partagé cette expérience avec toi avec vous.  J'aime le cinéma quand il est une expérience.

Martine :
Merci Alain de faire partager ce moment vécu au restaurant social. Je suis beaucoup moins disponible pour assister aux séances du vendredi, à mon grand regret.
Ton commentaire me rappelle l'ambiance, les têtes connues , bref, j'aime ce lieu. J'imagine ce temps silencieux, qui a visiblement fait son œuvre en chacun. @ bientôt. Martine
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Autour du film : (Info Allociné)



1 commentaire:

Tietie007 a dit…

J'ai beaucoup aimé ce film dont j'ai fait une critique.