Le voyage de Chihiro


Réalisé par Hayao Miyazaki
Genre : Animation, Fantastique
Durée : 2h 2min.
Année de production : 2001

Titre original : Sen to Chihiro no Kamikakushi


La dernière séance régulière :
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Il avait du monde hier. Il y avait des absents... Des défections... Jam Bund nous lâché pour la co-présentation ; il ne perd rien pour attendre, ma vengeance sera terrible!
Mais aussi d'heureuses surprises, par exemple la venue surprenante de Tonja, du Réseau d'échanges de savoirs, malgré la pluie, le vent, avec mes mauvaises explications, dans un quartier paumé. Incroyable, je ne sais pas encore quelle métaphore cinématographique on pourrait en faire.
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La présentation
Nous avons précisé la technique du film d'animation, avec un folioscope, un bout de pellicule, et un quizz sur la longueur en mètres de la pellicule du Voyages de Chihiro. C'est Serge notre fidèle spectateur qui l'a emporté : plus de 4 kms. (4320 mètres exactement).
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La métaphore de la pollution et de son remède

Ensuite nous avons mentionné que la question environnementale qui taraude notre société, celle de l'effraction de la nature, est présente dans le film sous la forme d'une image : d'une métaphore; mais qu'il fallait la chercher un peu pour la trouver.

La voici : Souvenez-vous le passage du monstre putride que Chihiro doit nettoyer. Et bien il est dit à la fin de la séquence, lorsque l'esprit part dans le ciel dans un éclair blanc, que c'est l'esprit d'une rivière - redevenue propre par conséquent. C'est grâce à l'impulsion de Chihiro, qui sent une épine - qui s'avère être la poignée d'un guidon de vieux vélo - qu'on en ressort toute la saleté. Mais aussi il faut bien le dire grâce à la corde que tend Yubaba la perfide avide de pouvoir et de richesses;corde sur laquelle tout le monde tire. En premier lieu on sort cette bicyclette puis un amoncellement d'objets rouillés - comme je l'ai vu l'autre jour sur les bords de l'Erdre à Nantes (des carcasses de mobylettes etc). C'est une métaphore de la pollution de cette rivière. C'est aussi une métaphore de ce que l'élan collectif, sous l'impulsion de la plus innocente des petite fille, en permet la dépollution. Et que même les pouvoirs publics si je puis dire (Yubaba la sorcière), s'y mettent. C'est le moment de la grande cohésion, tout le monde tire dans le même sens dans ce monde de l'établissement de bains pour fantômes et esprits. Si on tire sur la cordede Yubaba nous aussi, nous dirons que cet établissement de bain, donc de soin, est aussi une métaphore du "soin de l'âme" (selon la formulation de Jan Patocka).
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L'allégorie de l'avidité
J'ai aussi parlé de l'allégorie principale du film : l'avidité. Le fait que l'humain en veuille toujours plus et davantage, qui nous conduit à nos problèmes environnementaux par exemple. Aucun personnage n'y échappe véritablement dans le film. L'allégorie s'inscrit dans le genre fantastique et provoque leur transformation. Un seul personnage y échappe qui vient réparer les dégâts sur l'ensemble des personnages : Chihiro. (Et peut-être Kénitra la soeur jumelle de Yubaba la sorcière).

Le personnage de "Sans visage" le fantôme, est une très belle incarnation de cette avidité. Son problème est le fait de ne pas se sentir exister ou'à peine. C'est l'attention de Chihiro pour lui qui l'amène à cette existence mais qui se transforme en désir de reconnaissance dévorant. Une autre forme de l'amour en quelque sorte, étouffant et mortifère.


On pourrait faire la même analyse dans un sens un peu différent avec "le bébé" de la sorcière. Il grandit véritablement qu'à sortir du "cocoonage" de Yubaba, à s'éloigner d'elle, à être transformé en petit rat rondouillet.
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La Sagesse de l'image ?

Ces différents aspects de sagesse m'ont justement poussé à appeller mon association : La sagesse de l'image. Car la sagesse que j'extraits de ce film, mon souhait est de la partager un jour, de la mettre en acte en accueillant les composantes de notre folie personnelle et collective.

Résumé du film
(référence Allo-ciné).

Chihiro, dix ans, a tout d'une petite fille capricieuse. Elle s'apprête à emménager avec ses parents dans une nouvelle demeure. Sur la route, la petite famille se retrouve face à un immense bâtiment rouge au centre duquel s'ouvre un long tunnel. De l'autre côté du passage se dresse une ville fantôme. Les parents découvrent dans un restaurant désert de nombreux mets succulents et ne tardent pas à se jeter dessus. Ils se retrouvent alors transformés en cochons.
Prise de panique, Chihiro s'enfuit et se dématérialise progressivement. L'énigmatique Haku se charge de lui expliquer le fonctionnement de l'univers dans lequel elle vient de pénétrer. Pour sauver ses parents, la fillette va devoir faire face à la terrible sorcière Yubaba, qui arbore les traits d'une harpie méphistophélique.

Le Voyage de Chihiro le site officiel

Nouvelle collaboration avec Joe Hisaishi

Le Voyage de Chihiro marque la sixième collaboration entre le réalisateur Hayao Miyazaki et son compositeur attitré Joe Hisaishi, par ailleurs complice de longue date de Takeshi Kitano. Hayao Miyazaki et Joe Hisaishi avait auparavant travaillé sur Kaze no tani no Naushika, Laputa, le château dans le ciel, Mon voisin Totoro, Porco Rosso et Princesse Mononoké.

Ours d'or à Berlin

Présenté en compétition officielle du 52ème Festival de Berlin, Le Voyage de Chihiro y a remporté l'Ours d'or, partagé avec le drame irlandais Bloody sunday. La plus haute récompense de la Berlinale est tombée comme une surprise, aucun film d'animation n'ayant auparavant été couronné dans la capitale allemande.

A l'image de Ghibli

De l'aveu même de son réalisateur, Le Voyage de Chihiro est inspiré en partie du fonctionnement des légendaires studio Ghibli, producteurs du film. Ainsi l'activité intense qui règne dans les maisons des bains évoque celle du studio. Le personnage de Yubaba, qui régit l'établissement, correspondrait au producteur Toshio Suzuki, alors que le très débordé Kamaji aux multiples bras serait à l'image d'Hayao Miyazaki. Chihiro, elle, doit travailler dur si elle ne veut pas disparaître (être renvoyée) !

Equipe coréenne
En raison des délais de production relativement restreints et des réductions d'effectifs au sein des studio Ghibli, Le Voyage de Chihiro est le premier film de la société de production à ne pas avoir été intégralement réalisé au Japon. L'élaboration d'une partie des scènes a donc été confiée au studio coréen D.R. digital, qui avait déjà travaillé sur des films d'animation aussi prestigieux que Metropolis ou Jin-Roh, la brigade des loups.

Technologie de pointe
Film d'animation classique, Le Voyage de Chihiro est la première oeuvre d'Hayao Miyazaki à bénéficier du format digital DLP. A l'instar de Star wars : épisode 1 - La Menace fantôme, le film est directement enregistré sur disque dur, sans passer pour l'étape de la bobine. Le Voyage de Chihiro bénéficie en outre du système de son EX 6.1, utilisant six canaux pour lui donner toute son ampleur sonore.

Traitement numérique
Réalisé principalement à la main sur celluloïd, Le Voyage de Chihiro a également fait appel aux technologies les plus avancées en matière d'animation par ordinateur. Ainsi, tous les dessins ont été d'abord peints à la main, avant d'être scannés, digitalisés et retravaillés numériquement. Seuls certains plans et éléments du film (comme la statuette de l'homme de pierre à l'entrée du mystérieux tunnel, qui représente le dieu du voyage) ont été entièrement créés sur ordinateur.

Inspiré d'un roman
A la recherche d'un sujet pour son nouveau film, Hayao Miyazaki propose aux responsables du studio Ghibli d'adapter le roman Rin et le peintre de cheminée mettant en scène une jeune étudiante obligée de repeindre la cheminée d'un établissement de bain laissé à l'abandon après un tremblement de terre. Devant le refus des dirigeants de Ghibli, Hayao Miyazaki décide de ne s'inspirer qu'indirectement du roman, pour créer une nouvelle histoire, cette fois acceptée.

Dernière oeuvre du maître ?
Sorti au Japon en juillet 2001, Le Voyage de Chihiro pourrait être la dernière oeuvre du maître de l'animation Hayao Miyazaki. En 1997 déjà, le senseï (maître en japonais), alors âgé de 56 ans, avait annoncé que Princesse Mononoké constituait le dernier long métrage de sa carrière. Au grand soulagement de ses nombreux fans, Hayao Miyazaki a enchaîné sur Le Voyage de Chihiro, à nouveau présenté comme son ultime film.

Equipe gagnante
Soucieux de la qualité du Voyage de Chihiro, Hayao Miyazaki a décidé de s'entourer de la même équipe qui lui avait assuré l'énorme succès de Princesse Mononoké sorti en juillet 1997 au Japon (17 millions de spectateurs dans son pays d'origine). Même producteur (Toshio Suzuki), même producteur exécutif (Yasuyoshi Tokuma) et même compositeur (Joe Hisaishi). De l'aveu même du réalisateur, Toshio Suzuki aurait servi de modèle à l'un des méchants du Voyage de Chihiro.
La réussite de Ghibli
Produit par les légendaires studios d'animation japonaise de Ghibli, à l'origine de nombre des oeuvres des maîtres de la japanimation Hayao Miyazaki et Isao Takahata, Le Voyage de Chihiro est le symbole de la réussite éclatante du studio, à l'image de Princesse Mononoké du même Miyazaki. Une réussite mise en avant dans un musée exclusivement consacré aux films d'animation issus des studios Ghibli, le Museo d'arte Ghibli situé à l'ouest de Tokyo.


Box-office record
Sorti en juillet 2001 au Japon, Le Voyage de Chihiro a connu un succès phénoménal dans son pays d'origine, dépassant Titanic à la première place du box-office de tous les temps avec plus de 17 millions de spectateurs recensés à la fin 2001. A la mi-octobre de la même année, le film de Hayao Miyazaki est également devenu le premier long métrage non-américain à dépasser les 200 millions de dollars de recettes, et ce alors qu'il n'était pas encore sorti en Europe et en Amérique du Nord.

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