Forum Land and Freedom

Discussion ( ma non post mortem) sur Land and freedom
Michèle :

Si on décortiquait ce qu'a voulu dire le monsieur dont je ne connais pas le nom en parlant de dévolution ? Se révolter c'est vouloir se démettre ; c'est vouloir déconstruire.
J'ai envie de croire que ce mot n'étais pas anodin, j'aime bien les mots qui semblent ne rien vouloir signifier et sont pris comme de simples "fourchulangueux". Rêvons un peu

Les questions soulevées par ce film et notre dialogue resteront longtemps en moi.

(note de Alain : le monsieur c'est notre ami sage breton notre"Gandhi du restaurant social )
Anne-Marie :
Je veux bien croire que je n'ai rien compris à l'histoire/Histoire - mais j'ai du mal à penser que le "message" reçu par la petite fille soit un message d'encouragement et d'espoir la lutta continua, ce qu'elle découvre (et qui était secret semble-t-il) est mort, trahison, confiscation des idéaux ; et aussi exaltation, solidarité, intensité des sentiments.
mon grand-père, mon père ont-ils été des héros ?
ce grand-père, ce père ne m'a jamais parlé de cette période de sa vie .pourquoi ?
que sait-on de la vie de nos proches ? que sait-on des histoires d'amour ?

Mourir pour des idées d'accord mais de mort lente censure grincement.


Alain : "Notre héritage n'est précédé d'aucun testament" René Char dans Feuillets d'Hypnos écrit dans le maquis sous l'Occupation. (Faudrait faire le lien avec Hanna Arendt son introduction de "La crise de la culture".)

Si ce qui s'ouvre ne s'était pas déjà ouvert cela ne pourrait de nouveau s'ouvrir. Je ne suis pas derridien jusqu'au bout des ongles mais je crois au dialogue et à la culture au fond à la "civilisation". Et que cela ne peut se faire sans le dialogue avec ce qui a déjà eu lieu et consigné. (Les lettres de David sont cette "consigne").

Ce qui m'importe c'est cet arc entre la lectrice et son scripteur. Cette "correspondance". Le fait de correspondre ne dit pas que cela (le passé) en épouse le cadre. vient s'insérer dans du déjà donné. C'est le déjà donné qui vient par captation s'insérer dans le cadre que nous lui offrons.
Du passé nous ne pouvons faire table rase, comme ils le chantent dans le film en espagnol gaiement de façon entraînante (L'internationale). C'est toute la question de la révolte. Une contestation et non plus simple réaction. ; Une levée plutôt qu'un soulèvement ? (Une métamorphose plutôt que la révolution proposait Edgard Morin jeudi dans l'émission de Taddei sur la 3). Ou bien ce ne sont que des mots qui réparent l'irréparable. Que nous sommes mortels?
Les mots, comme la vacuité, nous protègent.
Michèle :
les propos d'Anne-Marie m'ont renvoyée à l'héritage; au silence. Que savais-je de ce grand-père qui ne m'aimait pas et que j'ai si bien détesté d'avoir été indifférent à moi car ne lui ressemblant pas ? Je le pensais sans cœur et sans âme. J'ai su il y a peu d'années ses hauts faits de résistant, laissant sa famille seule et aux mains de sa femme courage (qui ne m'aimait pas non plus). Si j'avais su, les aurais-je aimés, admirés ?
Et tous les autres membres de la famille qui ont résisté, vécu dans le danger et la clandestinité pour sauver la patrie et lutter contre le fascisme ? Cet oncle passant outre l'interdiction de sa mère pour vaincre l'hydre ; il en est mort. Cela en valait-il la peine ? Les héros sont silencieux et ne transmettent donc rien.
Elle a raison Anne-Marie; on ne sait rien de la vie de ses proches et on ne sait rien de l'histoire de chacun. Ce que nous savons est transformé par le miroir de ceux qui pensent savoir et souhaitent transmettre. L'histoire est donc faussée.
Mis à part les " souvenirs objectifs " conservés ; je ne vois pas comment nous pourrions savoir. Mais les lettres, coupures de journaux et photos font l'objet d'interprétation; donc ces souvenirs ne sont pas objets objectifs. Mais c'est tout le débat que nous avons eu ados sur ce qu'est "L'Histoire".


Alain :

Mon grand-père je l'imagine collabo. Je n'en ai pas la preuve. Des consignes il n'y en a pas. Un mystère. Un vide, une vacuité, un rien qui fait un bruit mat assourdissant. Du coup je ne sais rien de mon père. De son malaise profond. De sa réparation, du recouvrement de ce malaise sans cesse. Insensible à l'histoire et à l'Histoire. Pourtant un être sensible mais effrayé.
Ma révolte était à la mesure de la sienne. Immense. Mais le jour où je l'ai accepté lui, tout le différent à cessé les armes sont tombées comme l'Urss a implosé presque sans dégâts.
Du coup je sais que nous élisons nos pères, nous les choisissons un moment. Nous choisissons aussi les figures ou les instants historiques qui nous plaisent.

41 commentaires:

annemarie a dit…

pourquoi conserver précieusement quelques lettres, quelques photos, ou coupures de journaux ?
pourquoi les conserver dans une boîte, tout au fond du dernier tiroir ou au plus près dans sa table de nuit?
pour les donner, pour ne pas s'en séparer , pour ne pas les déchirer comme si les détruire allait déchirer la tissu de la vie, abolir le souvenir..
traces, effacements

La Sagesse de l'image a dit…

L'effacement de la trace l'oubli de l'oubli. Le texte s'écrit en recouvrant. Les traces ouvrent et recouvrent en même temps.

Je ne peux pas aller plus loin, ah si en filant à travers les mots d'Anne-Marie.

ce tiroir, cette boite de Pandore, cette lampe éclairée. La lettre est ouverte. S'envolent les mots en images comme des papillons. Un coffre. Un trésor. Enterré recouvert un secret, que ne dira l'ami ou l'amie comme des fiancés.

Cette concentration, ce lâcher qui ne retient pas, sans séparation, dans la séparation totale même.

il vient un moment où tout se calme. Tout repose. Ce coffre est aussi un cercueil, quelquefois une pyramide d'où des spectres sortent médusant de leur regard de momies.

Je ne parle pas du film mais des mots qui font d'autres images.

Anonyme a dit…

Un seul regard reprend tous les regards
Un seul mot libère tous les échos
un seul geste rompt l'unique fièvre
Un seul geste rouvre toutes les veines

Nul sang n'est perdu nulle chair vaine

François Cheng
(Le long d'un amour)

Michèle Robert a dit…

Bribes de soi sans traduction, énigmes d'une vie. Un semblant de transmission entourée de mystère. Ajout de questions, ajout de voiles.Illusions.

Misérable histoire. Vie cahotique, en pointillés. Traverser le torrent sur des inégaux cailloux, équilibre fragile ; parfois la force et le sourire car sensation de stabilité; parfois la douleur et la peur, bras en avant pour ne pas tomber. Tremblements constants. Funambule.

J'ai des boîtes que je n'ouvre jamais. Vieux cartons à chaussures.J'y entasse des grands trésors. Dessins d'enfant, lettres d'amour ou d'amitié, coupures de journaux, cailloux ou feuilles ramassées... J'ai des livres dédicacés, des livres sur lesquels j'ai écrit des petits mots ou de longues phrases. Aucun fil conducteur cohérent à cette douce manie. Juste l'idée qu'un jour, quand je serai partie, quelqu'un verra tout cela et se racontera une histoire. Ce ne sera pas la mienne véritable, je serai un peu celle que j'étais tout en étant une autre.
C'est comme se mettre à nu tout en conservant sa pudeur.
J'aime cette idée. Je fabrique des surprises et un être imaginaire!

alain a dit…

"l'anonyme" du poème de F. Cheng c'est le loup !! don't be affraid

annemarie a dit…

sangre
...rien n'arrête la révolution
personne ne peut arrêter la révolution...
la nuit les bruits sont innombrables
c'est parmi ces bruits-là que le jour se lève
car rien n'arrête le jour
rien n'arrête le chant du coq
rien n'arrête le soleil

in quarteto cedron le chant du coq cantate

Alain a dit…

Yo canto por los caminos,
/ Moi je chante par les chemins
y cuando estoy en prisión
/ et quand je suis en prison
oigo las voces del pueblo
/ du peuple j’entends les voix :
que canta mejor que yo.
/ il chante beaucoup mieux que moi.
Hay un asunto en la tierra
/ Il est une affaire sur terre
mas importante que Dios.
/ plus importante que Dieu.
Y es que nadie escupa sangre
/ Que personne ne crache le sang
para que otro viva mejor.
/ pour que d’autres vivent mieux.

(Atahualpa Yupanqui)

Michèle Robert a dit…

La révolution serait issue d'une révolte, de la colère. Mais la révolte et la colère ne génèrent pas forcément la révolution; peut-être juste une évolution. Un vers ce à quoi il faudrait tendre.

" Nous refusons un monde où la certitude de ne pas mourir de faim s'échange contre le risque de périr d'ennui." Dany Cohn Bendit

Une phrase que j'aime bien car elle tire la langue. Elle provoque, elle invite au rêve et la réflexion. Cette phrase pourrait être un début de révolution, d'évolution. Elle peut être interprétée comme une phrase de "nanti" :)
J'aime bien ce tiroir. Tiroir est un mot pouvant être interprété comme quelque chose qui tire (et dans le verbe "tirer" il y a plusieurs interprétations que j'aime étirer). Bref étirons le tiroir, ouvrons-le.
C'est plus fort que moi; j'aime bien être hors sujet et chemin.
La poésie ma mère !!! Un titre de bouquin paru à la fin des années 70 d'un algérien dont j'ai oublié le nom mais un bouquin que j'ai aimé pour sa poésie et son irrévérence d'auteur marqué par le colonialisme et donc révolté.

annemarie a dit…

cinéma..images...
"Indochine" et "Diên Biên Phu"

à Ndjaména le cinéma "le normandie" sic vient de réouvrir après 32 ans rôle de Mahamat Saleh Haroun et de "l'homme qui crie" qui a reçu un prix au dernier festival de cannes
les pères, les traces, les identités
mon histoire, son histoire,notre histoire

annemarie a dit…

vous pensez peut-être que ce "choix" est une provocation ?
en fait j'avais trouvé ces films assez dérangeants ensuite j'ai pensé qu'ils méritaient d'être revus et qu'ils avaient eu une large audience au moins pour "Indochine" --et que le débat du film "engagé" et à qui il s'adresse se posait.

Alain a dit…

Anne-Marie : T'inquiète on en reparle. Je cuve sérieusement ma grippe.

alain a dit…

Mais le mieux est de discuter ici, cela permet d'échanger directement.

voici donc ce que j'ai proposé (c'est grandiloquent il faut réduire).

Si vous avez quelque chose à me renvoyer (il n’y a pas d’obligations). Pour que je puisse le proposer dés ce lundi aux élèves et à leur profs ainsi qu’à la médiathèque Jacques Demy

les questions et les pistes qui me sont venues, Il y a plusieurs aspects.

- Comment faire un blog prenant en compte l’ensemble des participants ? l’ensemble des spectateurs de nos séances (voire au-delà, consultants du blog).

o Le problème c'est de ne pas mettre en confrontation des écritures sophistiquées et des écritures plus simples. Comment respectant leur niveau en évitant l’inhibition des gens, en établissant du respect et de la confiance. En évitant l’humiliation, par la comparaison des uns avec les autres. Au contraire en favorisant l’émulation, l’effet de rebondir.Est-ce mission impossible ? Faut-il un blog par public ,

- HYPOTHESE / IL y aurait DEUX NIVEAUX un blog « matière brute3 (de recueil de l’avis des gens) qui servirait de matière pour une élaboration un remise en forme une exposition. (les avis seraient-il dans ce cas rendus anonymes ou bien indiquerions nous soit le nom des personnes soit leur pseudo). Mais dans cette mise enforme on pourrait reprendre des parties brutes de décoffrage de l’avis des gens ?

- Je vois tout de suite la charge de travail il faut un animateur un modérateur une équipe. (copié collé organisé).


L’idée est que ce soit appétissant. Clair d’accès et à la fois foisonnant – riches – et de faire ressortir les gens et de que leur sensibilité la notre aussi offre en matière à l’analyse du film à son dépliement à son prolongement - métonymique.

Et bien sûr à notre dimension et à notre plaisir.

Alain

Ci-dessous un blog vide pour l'instant que je viens de créer mais qu'on peut remplir rapidement.
Au moins il y a l'adresse.

http://partiedecampagne.blogspot.com/

Michèle Robert a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Michèle Robert a dit…

L'idée de faire deux niveaux ne me plaît pas du tout. Pourquoi ?
1 : Parce que je trouve cela violent et humiliant pour les bloggeurs. parce que cela ressemble à une forme de censure, c'est "jugeant". Je trouve inacceptable que l'on réécrive ou tronque les commentaires. Nous perdrions la spontanéité et la richesse que nous souhaitons. Comment un bloggeur constatant son message initial transformé, pourrait avoir envie de réécrire, rebondir sur un autre commentaire ? Ce n'est pas envisageable, selon moi.
2 : parce que cela nous ferait bcp trop de travail.

De prime abord, l'idée de faire plusieurs niveaux par public m'a parue séduisante mais ensuite, j'ai pensé qu'elle était réductrice et faisait perdre les notions premières d'échanges et de croisements chères à la sagesse de l'image.

Michèle Robert a dit…

Il faudra un modérateur et je suis partante. Partante pour que nous le fassions à tour de rôle. Alain devra nous initier aux maniements techniques. Même quand il sera absent, il faudra que le blog vive.

Pour en revenir au problème des commentaires, je serai pour ma part partante pour conserver l'idée de foisonnement sans se soucier de niveaux d'écriture etc. Afin de mettre en confiance et conserver notre notion de spontanéité, il faudrait réfléchir à la présentation du blog et son objectif. Pourquoi ne pas reprendre les dernières phrases de Alain ? " sensibilité, déploiement, plaisir etc.
C'est la "philosophie" de la sagesse de l'image. Il faudrait trouver une formule rappelant cela.
Je suis pour la conversation à bâtons rompus pour ce blog, elle est à mon sens la seule digne d'intérêt et source de plaisir.

Voilà mes 1ères impressions, vite fait an catimini au bureau :)

La Sagesse de l'image a dit…

Si des gens se lancent dans une discussion intello ou bien dans des articles longs les autres ne vont peut-être pas vouloir suivre. L'idée d'un modérateur est bonne. MAis attention il faudra faire pour l'instant avec la plate-forme blog qui n'est aps un forum.

Il ya une autre possibilité : c'est de créer des pages de discussion par thème. Dans ce cas les gens vont peut-être se rassembler par affinité.

Les thème seraient nomenclaturés sous la forme d'un sommaire à droite. Nous rajouterions au fur et à mesure des thèmes. Des lignes de débats ?

Michèle Robert a dit…

Alain, même par thèmes, on ne pourra pas éviter ce que tu soulignes : commentaires longs, intello etc. Et puis nous ne pouvons pas savoir la réaction des gens. C'est si varié, fluctuant. Ce n'est pas un forum mais ça y ressemble quand même.

Peut-être que notre job, sera de classifier par thèmes ou autre appellation après lecture des commentaires. Cela me semble plus simple et plus cohérent.

Je reste sur ma position : ouvrons et adaptons-nous ; c'est en constatant les défauts, failles etc que nous pourrons mieux appréhender et donc améliorer. L'avantage avec l'outil est qu'il est flexible.
Il est impossible de tout envisager et anticiper. Il y a obligatoirement une part d'inconnu, donc d'improvisation. Cela nous demandera du temps au début.
Nous avançons à tâtons et le temps nous est compté. Je persiste : il aurait fallu que nous nous rencontrions.

annemarie a dit…

oh la la je crois que vous n'avez aucune idée de mon ignorance et en informatique et en communication--et que j'en suis restée à ce que j'avais écrit à Alain à propos de mon éventuelle participation : avancer dans les implications d'un film lors de sa diffusion et après, associer images et idées.
je ne suis pas sûre que ma façon d'être un pied dedans et un pied dehors convienne, je préfère dehors et garder ma désinvolture.
c'est un peu fort! me direz-vous !!
je ne peux pas m'inscrire aussi carrément dans votre projet...

annemarie a dit…

la notion de niveau m'est étrangère, qu'est ce qui m'intéresse dans ce qui se dit à la suite d'un film ? bonne question : les particularités de chaque vision, la manière dont le cinéaste peut toucher le plus intime de quelqu'un que ce soit dans ses convictions, ses émotions, ses réminiscences, sa perception esthétique etc..
et je comprends bien que vous souhaitez une mise en forme de ces dires qui permettrait de tisser des échanges et pourrait fonctionner comme un prisme
[[la voix souterraine dit espace balisé, censure et autocensure.]]

à suivre

annemarie a dit…

j'ai oublié de dire que j'ai vu la page partie de campagne, que j'ai lu le texte de Maupassant hier et que je me dis qu'est ce que j'aurais pu en faire ? n'ayez crainte je ne suis pas dans l'hypertrophie!!
j'ai lu récemment cette phrase de Yves Michaud "notre culture est la culture de la copie ; le médium est le message et le message le médium"
....

Michèle Robert a dit…

Anne-Marie,
Je comprends ta position; elle est forte justement je trouve. J'aime bien ta phrase " garder la désinvolture". ça me plaît bien ça !!!! :D
Je pense ne pas trop m'engager vis à vis de Alain en disant que la notion de niveau nous est étrangère aussi mais il faut mettre en place un prisme, une étoile, une toile... et loin de nous l'idée de baliser, censurer... D'où la complexité de l'entreprise...
Merci pour le rappel de Michaud.
A bientôt pour d'autres échanges, ton regard bienveillant porté sur les activités de la sagesse de l'image et tes propos si justement touchants.
je t'embrasse bien amicalement
Michèle

La Sagesse de l'image a dit…

La question de faire deux plans (un forum pour tous plus une page plus pro mais fermée - d'où nous aurions fait des réponses aux discussions du premier forum n'est peut-être pas une bonne idée.

C'est pourtant la seule réponse pour l'instant à ce fait tout simple : qu'on ne mettra jamais côté à côte un discours mal écrit et un discours bien écrit fouillé etc...
comme je vous l'ai dit c'est très différent que dans les débats que nous faisons au restaurant social où nous ne pouvons pas réentendre côté à côte ce que nous disons avec ce que disent les autres. Ici de fait se juxtaposent des écrits qui eux ne s'envolent pas.

A moins de penser que nous ferions du forum OVS. Perso cela ne m'intéresse pas. (je ne parle pas des commentaires de sorties). Si quelqu'un veut s'y coller pourquoi pas ? je n'ai rien contre.

Alain a dit…

j'ai repris une partie du message de Anne-Marie, pour pouvoir lui répondre sur le blog partie de campagne puisque j'entre dans la discussion avant la projection ?
(je peux effacer les messages que vous voulez n'hésitez pas.

Alain a dit…

finalement je poste ma réponse ici.

ceci est une réponse à Anne-Marie qui nous dit :
"...:... j'ai lu le texte de Maupassant hier et me dis qu'est ce que j'aurais pu en faire ? ./...
j'ai lu récemment cette phrase de Yves Michaud "notre culture est la culture de la copie ; le médium est le message et le message le médium"


A propose de "copie", Renoir âgé en se souvenant de "Partie de campagne" fait un hommage au plagiat.
Ce qui fait de ce film un ovni c'est que c'est certes une copie pour une part de Maupassant mais façon Renoir. De telle façon que dans le montage qu'on lui connait le Maupassant vient comme recouvrir le Renoir.

Et j'essaierai de montrer lors de la séance à la médiathèque de quelle manière le message est dans le médium? De surcroit, de quel médium il s'agit. Enfin j'espère y parvenir.

Michèle Robert a dit…

Je n'arrive pas à comprendre pour le lien vers " partie de campagne". Quelle utilité puisque je ne trouve pas le moyen de laisser un commentaire ou d'en lire ? Je dois rater un chemin. Y'a des subtilités qui m'échappent !

J'ai un peu de mal avec l'idée de deux niveaux dont un fermé, plus élitiste; ça me chagrine. Mais en même temps je comprends ton point de vue, Alain.
OK, je ne fais pas avancer le shamblock :)

Michèle Robert a dit…

ça y est j'ai compris pour les commentaires pour partie de campagne !!!!! OUF !!!

annemarie a dit…

Michèle, le message que tu m'as adressé était vraiment chaleureux merci
je reviens sur les niveaux : l'idée que cette notion m'est étrangère est une façon de parler qui fait très utopie soixante-huitarde, l'imagination au pouvoir s'opposant au discours universitaire qui reproduit ...Bourdieu help me!
personnellement la chose écrite me réjouit autant par sa construction, sa pertinence que par ses fulgurances poétiques.
Dans ce que je peux écrire il y a le poids de ma vie-- pour cette parole du poids de la vie, ou de la spécificité d'une vie singulière qui surgit à l'occasion d'un film ou d'une création artistique quelle forme ? quelle mise en forme ?
certainement j'enfonce des portes ouvertes mais ce qui peut être ressenti comme un clivage culturel pas toujours en faveur des intellos d'ailleurs fait ressortir des plaies socio-économiques discriminatoires.

poussez poussez l'escarpolette

"Chaque nuage emprunte à l'eau les mots de la rivière
Chaque lune promène le ciel par morceaux de délices
L'oiseau se détache et lance la terre..."
(c'est Kamal Ibrahim)

Michèle Robert a dit…

Je suis d'accord avec toi Anne-Marie, c'est dans ce sens que j'ai dit que cette notion de niveaux me chagrine.
Cependant, il faut être pratique : imagine par exemple qu'un bloggeur découvre ton échange avec Alain au sujet de la photo du blog " partie de campagne" et veuille donner son avis quant à la question de Alain ; imagine qu'il n'ait pas votre degré de culture, votre vocabulaire etc. et qu'il réponde tout benoîtement que la photo lui évoque un tableau...ou un peu des trois...
Il a tout à fait le droit de ne pas développer, cela va sans dire mais comment rebondir après un tel commentaire ?
ça pourrait couper la discussion car cela ne l'alimente pas. Et si on fait abstraction en rebondissant sur le commentaire précédent, on fait de l'exclusion. Quelle exclusion est la plus blessante ? Celle en amont ou celle en aval ?
Voilà ma question....

Ta réflexion au sujet de la chose écrite, je la comprends, elle me touche, me renvoie à d'autres questions mais, (et sans malice ou jugement à ton encontre car cela me concerne directement également), c'est une réflexion de " nantie de l'écrit ".

Nous sommes tous les 3 des "nantis de la culture et de l'écrit". Nous sommes donc, de fait, d'un autre côté.
Je suis désolée. C'est l'ancienne intervenante auprès des personnes ne possédant pas cela qui parle; nous nageons dans un luxe dont nous n'avons pas toujours conscience.
J'ai alors envie de dire qu'il faut laisser libre la parole ; mal construite ou pas, selon nos critères, les règles et outils auxquels nous avons eu la chance et le privilège d'accéder.
Nous avons eu la grande chance d'avoir les capacités de les comprendre, les assimiler pour ..... enfin pouvoir les contester !

Mais je déborde !!!

annemarie a dit…

je me demande si je me suis bien exprimée car bien sûr je pense qu'il faut privilégier l'authenticité de la parole...justement mon questionnement est comment Alain envisage t il
le deuxième plateau ou plateforme (( ou platform oui pourquoi pas un quai comme chez harry potter))
à partir ou non du premier disons forum.hummm je ne sais pas si c'es plus clair!
ce que tu dis sur "partie de campagne" et sur l'aval a fait mouche(ha ha)parce que le coq à l'âne (décidément!!quelle écriture de campagne)ne me gêne pas et que je n'anticipe pas l'aval----quand je dis que la communication ce n'est pas dans mes cordes!!!

annemarie a dit…

donc faire un nouveau commentaire qui ouvre ??
celui que j'avais en tête c'était que si on met ses lunettes roses le texte de Maupassant frôle le graveleux--- je l'ai laissé de côté malgré la famille Bataille.

mais j'ai pris bonne note. et on pourrait dire que ce commentaire est totalitaire ?
Sagesse dl'image on peut ôter ce commentaire ou le mettre dans une bulle de bande dessinée pour faire de la place ?
je crois que j'ai beaucoup à apprendre...

Alain a dit…

Non au contraire c'est là que ça devient intéressant d'affirmer son intuition.
Le graveleux n'est pas à mon avis dans Maupassant mais les lunettes roses sont une bonne idée. Le graveleux est plus dans le Renoir mais plus exactement dans la mise en scène du graveleux qui nous met si mal à l'aise. Maupassant avec la mère n'y va certes pas de main morte. Vieux compte à régler avec la bourgeoisie et peut-être avec la sienne. Mais si on regarde la scène d'amour, l'approche des deux, est admirable proche de DH Lawrence qui n'a rien de graveleux.

Michèle Robert a dit…

Voilà, il me semble, une belle illustration des dangers d'incompréhension et de malentendus générés par ce mode de communication. Anne-Marie, tu t'étais très bien exprime et j'abondais dans ton sens et loin de moi l'idée de réfléchir à ce que pourrait être le commentaire issu du mien. Je suis comme toi, toujours dans la spontanéité ! Je ne suis pas assez machiavélique ou/et intelligente pour réfléchir à l'après. Je suis dans l'instant quand j'écris.

Autre inconvénient : pendant que je te réponds, j'ai oublié ce que tu as écrit car je ne l'ai pas sous les yeux ( c'est tout en bas de la page et ça demanderait une gymnastique de la souris que je n'ai pas envie ou le temps de faire) ; je n'ai pas non plus le texte de Alain sous les yeux et en tête. Donc, je ne réponds pas exactement aux propos de vous deux... J'avais envie de rebondir sur deux phrases de Alain mais je vais m'en abstenir de peur de répondre "de travers".
C'est dommage; ça contredit ce que je disais plus haut au sujet de la spontanéité !
Je pense à ce qu'il a dit au sujet du graveleux et de la mère.

Dommage, j'ai perdu le fil....

annemarie a dit…

alain ma remarque concernait seulement la scène de la balançoire qu'une deuxième lecture a transformée en scène primitive laborieuse
..................................
je commence à avoir une certaine curiosité pour le film

Alain a dit…

je ne sais pas dans la nouvelle, juste dans le film. Faut aller vérifier ! intérêt oui
qui donne à penser que sous le graveleux ou sa perception c'est sans doute de là que ça parle. A condition bien sûr que ce ne soit pas qu'une hypothèse psy. Un mythe.

annemarie a dit…

une fiction

Alain a dit…

"Uzscene", la scène primitive, je l'avais vu plutôt dans la séquence de l'île (dans le film) . Puisque à cette scène il faut être deux.
A moins de penser dans la séquence de la balançoire que le regard des différents spectateurs soient inséminant, que le passage oculaire vaut comme un acte d'amour, des regardants vers la regardée d'une histoire de l'œil qui ne peux avoir lieu que dans le fantasme.

annemarie a dit…

eh oui mais ce que Maupassant écrit c'est--si on retire l'habillage de la balançoire : "madame Dufour gémissait d'une façon monotone et continue ...Cyprien viens me pousser ...à la fin il y alla et ayant retroussé les manches...il mit sa femme en mouvement avec une peine infinie...elle jouissait d'être étourdie par le va et vient de la machine...à chaque descente. elle poussait un cri perçant..." j'ai peut-être un esprit de collégien prépubertaire mais çà ressemble à de la besogne conjugale.
..................................
l'oeil et la chair... Magritte? non
...................................
anyway nous sommes deux à nous intéresser à ce que dit notre iris de nos désordres c'est lundi soir 21.

Alain a dit…

Ah oui, ça m'a bien amusé. C'est peut-être ça l'école du réalisme.
Fais moi un dessin dit le renard.
Mais comme je travaille sur le film, plus que sur le texte..
j'aime bien le mot de "besogne" conjugale.
Maupassant insiste là-dessus et Renoir le traduit autrement, moins dans le labeur plus dans l'indifférence ou l'égocentrisme. Cela revient au même. Belle analyse en tout cas. Dans le Renoir il est patent que les deux hommes - le garçon au cheveux jaunes et M. Dufour - sont desexualisés. Mais pas la mère qui a quelques revanches à prendre comme dans le texte.

annemarie a dit…

on continue ?
trois pistes: la théorie comme fiction
l'oeil et la chair-- je pense que je vais créer un blog au moins commencer une expérimentation !!
la partie de campagne et les "adaptations" : quand je m'étais posée la question de quoi faire avec le texte, je n'avais pas garder le sens ou le déroulement de l'histoire mais deux images qui se révélaient comme au sortir d'un bain photo ; la robe rouge cerise extraordinaire et la rivière miroitante qui coule et là on prend ses pinceaux et pourquoi pas abstraction lyrique---qu'est ce qui donne l'envie de faire un film ??une histoire, la vitalité d'un récit (max ophuls (j'ai entendu çà ce matin à la radio!) je n'articule pas complètement cela à ton premier commentaire sur le blog partie de campagne...
savoir pourquoi et comment Renoir est passé de la céramique au cinéma.

Alain a dit…

Chacun cherche son chat selon ses modalités. Cela pourrait être intéressant oui que tu crées ce blog, et après de voir avec nous si tu souhaites qu'on mette un lien sur le blog "Partie de campagne".
J'ai fait des ajouts sur celui-ci.

annemarie a dit…

et quels ajouts!!!